Critique Comics X-O Manowar #1

6
X-O Manowar

par Ben-Wawe le jeu. 19 mai 2022 Staff

Retour classique et efficace du Wisigoth en armure d’Iron Man, dans une intrigue tristement et accidentellement contemporaine

X-O Manowar est de retour !
L’étonnant super-héros de l’univers Valiant est relancé en mars 2020, en VO, par les auteurs Dennis Hopeless (Cable and X-Force, Avengers Arena, All-New X-Men…) et Emilio Laiso (Star Wars…), pour neuf numéros formant une intrigue complète.
L’éditeur Bliss Comics propose les quatre premiers épisodes de cette saga dans ce nouveau volume, très sympathique bien qu’en écho troublant à l’actualité.

Mais qui est X-O Manowar ?
Aric de Dacia est créé en 1992, lors de la première version de l’univers Valiant. Son origine diffère peu, lors de la récente relance. Il est un prince Wisigoth né sur les champs de bataille au Ve siècle de notre ère, déterminé à repousser l’Empire Romain. Il est cependant enlevé avec des proches par des extraterrestres : les Vine, qui les réduisent en esclavage dans leurs vaisseaux.
Aric mène une révolte, après plusieurs années de soumission, et s’empare d’une étonnante armure, similaire à celle d’Iron Man. Cette combinaison, nommée Shanhara, dispose d’une intelligence artificielle dotée d’une conscience, qui finit par aider Aric.
Celui-ci retourne sur Terre… et découvre que 1.600 ans ont passé, à cause de l’impact des voyages stellaires. Il tente de s’adapter à la civilisation, avec une haine difficile à gérer contre Rome, mais aussi les attaques régulières des Vine. Aric, connu comme X-O Manowar, devient un super-héros, en lien avec les autres personnages de Valiant.

Le début de ce nouveau volume trouve Aric vivant à New York, où il essaye de bien agir… sans vraie réussite. Il est critiqué pour les dégâts causés par ses interventions, sa brutalité, et la « simplicité » de son mode de pensée.
Aric croise notamment Madame Morris et son fils Desmond, qui l’apprécie malgré la désapprobation maternelle. Il sauve cependant l’enfant lors d’une course-poursuite policière, et est hébergé chez eux. Aric trouve même un soutien de poids avec Troy Whittaker, petit génie milliardaire arrogant, spécialisé dans la technologie, qui veut améliorer l’image publique de X-O Manowar. Il « guide » ainsi notre héros dans plusieurs interventions, et les efforts payent, Aric est plus apprécié. Mais une étonnante créature formée de nano-robots rôde, et multiplie les attaques contre eux.
Surtout, Aric est confronté au Général Yakiov, partisan de la Russie qui mène une révolte en Ukraine pour renverser le gouvernement…

La lecture de ce volume, agréable au demeurant, est lourdement impactée par la collusion entre la menace affrontée par le super-héros, en général bien éloignée de notre quotidien, et l’environnement qui est le nôtre.
Dennis Hopeless a rédigé ses scénarios fin 2020, et la guerre en Ukraine n’avait pas encore démarré. Le fait, cependant, que X-O Manowar affronte ici un Général cherchant à déstabiliser l’Ukraine pour que la Russie intègre le territoire est troublant, en lisant ceci au mois de mai 2022.
Cela rend l’ensemble plus grave, plus dur, alors que l’ensemble des épisodes ne le demande pas forcément.

En effet, Dennis Hopeless propose des scénarios sympathiques, mais très classiques. Le casting secondaire est efficace, bien que prévisible, avec un Troy Whittaker très inspiré de Tony Stark, qui cependant risque bien de « trahir » Aric.
Ce dernier demeure un personnage très agréable à suivre, son côté « bourrin » étant sa principale qualité, pour le différencier d’un Iron Man, par exemple.
Cependant, les récits restent convenus, ils suivent des scripts assez attendus. Ce n’est pas gênant, la lecture est rapide, fluide, sympathique et dynamique. Il y a plein d’action, de bons moments, et l’on ne s’ennuie pas ; mais il n’y a guère de surprise, hormis la coïncidence lourde avec la réalité.

Graphiquement, Emilio Laiso a un style lui aussi classique, mais efficace. Ses personnages sont solides et cohérents, les planches sont dynamiques, la narration est maîtrisée.
Ce n’est jamais époustouflant, mais c’est réussi et agréable à lire. Une belle synthèse du volume, en lui-même.

En bref

Relance classique mais efficace pour X-O Manowar, avec des scénarios dynamiques bien que prévisibles. Le graphisme est solide, sans briller, et accompagne un rythme soutenu. L’ensemble est cependant troublé par la menace affrontée, une crise géopolitique entre l’Ukraine et la Russie, qui rappelle gravement notre réalité.

6
X-O Manowar
Positif

Des épisodes dynamiques, rythmés et agréables.

Le personnage d’Aric, en constant décalage, et loin des super-héros habituels.

Le rappel accidentel de la réalité, qui rend l’ensemble plus grave – ce qui interroge la lecture, après l’avoir terminée.

Negatif

Un classicisme certain, efficace mais sans surprise.

Des épisodes au déroulé prévisible.

Le rappel accidentel de la réalité, qui rend l’ensemble plus grave – ce qui trouble une lecture qui n’a pas les reins assez solides pour de tels thèmes.

Ben-Wawe Suivre Ben-Wawe Toutes ses critiques (86)
Partager :
Commentaires sur cette critique (0)
Laissez un commentaire