Critique Comics Bloodshot #3

6
Bloodshot

par Auray le dim. 7 nov. 2021 Staff

Une méthode usée jusqu'à la corde

Bon, la bonne nouvelle pour ce dernier Bloodshot repris par Tim Seeley (Nightwing), c'est que pour vingt euros, vous aurez le double de pages par rapport aux tomes précédents. C'est déjà pas mal, non ? Vous m'avez vu arriver avec mes gros sabots, effectivement, il y a plusieurs mauvaises nouvelles. Et, mon travail consiste à toutes les énumérer. On est parti ?

Déjà, le premier récit fait (encore) office de rattrapage pour tous les nouveaux lecteurs. Pour ceux qui connaissent déjà Bloodshot, l'expérience réussie du Projet Rising Spirit, il n'y a rien à apprendre de plus sur Ray Garrison, pardon, M. Janus, maintenant. En changeant d'identité, on renie encore une fois ce qui s'est passé dans le fameux cycle de Lemire. On insiste plus tard sur cette donnée avec l'arrivée de la superstar de Valiant, soit X.O. Manowar.

Pour autant, on recommence avec une autre sauce ce que l'on a déjà goûté auparavant. Par exemple, on fait de Mina un peu sa nouvelle compagne. On note tout de même que celle-ci est plus forte que la précédente et qu'elle sait se débrouiller seule au combat, puisqu'elle est capable d'assimiler les différentes techniques de combat de ses adversaires. De plus, on notera qu'elle peut changer de compagnon à tout moment, en charmant les hommes charmants aux alentours. On en fait d'ailleurs quelques scènes humoristiques bienvenues.

Car, a contrario, les paroles qui se veulent plutôt drôles et réfléchies à la fois de Bloodshot sonnent assez creuses. À force de vouloir trop copier le concurrent en faisant de l'humour dans les phases de combat, on s'y perd dans un scénario déjà assez brouillon. Par exemple, je n'ai pas compris l'interlude du chapitre huit qui casse l'ambiance de la mise en liberté des « Kaijus soviétiques ». Rien que d'écrire ces deux derniers mots l'un à côté de l'autre, j'ai l'impression de faire une erreur.

Bref, on passe vite sur l'histoire des Brûlés pour aller sur une autre partie en deux chapitres, le retour de Projet Rising Spirit. En plus de ne pas trop prendre de risque sur le choix de l'ennemi, on y remarque que le retour de Rampage qui revient par miracle est vraiment ridicule. Effectivement, il retrouve ses pouvoirs grâce à un dieu venu d'on ne sait où. En une page, on nous explique l'impossible come-back. On prendra le même processus en inventant un nouveau compagnon d'armes à celui qui ne voulait plus en avoir il n'y a pas si longtemps. C'est également en quelques pages que le mec tout blanc retrouve ses pouvoirs qui étaient bloqués par les Brûlés. Le reste est vraiment anecdotique, et je pense que l'on oubliera vite cette partie de la vie de notre ex-agent.

À la fin du volume, il est sympathique de retrouver en noir et blanc les différentes cases des artistes intervenants. Effectivement, il a été agréable d'admirer les différents traits de Marc Laming (A+A – les aventures d'Archer et Armstrong) dans les premiers chapitres, et de Brett Booth (Nightwing) pour le retour de l'adversaire phare de notre antihéros, ou encore le jeune dessinateur, Pedro Andreo, qui lui, s'occupe de Rampage ou d'Harmony, à présent. Un mot tout particulier pour la coupe de cheveux Undercut (à la Peaky Blinders) du deuxième intervenant, ça va tellement bien chez notre soldat. De plus, le dernier chapitre bonus rappelle les bons moments de la série en copiant les traits aperçus lors d'une autre époque déjà si lointaine. On en avait bien besoin !

Tout n'est pas à jeter dans ce dernier tome du cycle de Tim Seeley, mais il faut avouer que ce retour n'a vraiment pas la saveur des aventures épiques d'autrefois. On ne peut même pas dire que l'on s'est beaucoup amusé, même si l'effort est là, le tout reste trop laborieux, voir maladroit quand on lit les différents dialogues. Parler de politique en plein combat de gros muscles n'est pas donné à tout le monde, faut croire. Et d'ailleurs, tromper le lecteur en disant que tout change pour au final refaire la même chose avec d'autres personnages est peut-être la preuve ultime qu'il aurait peut-être fallu plus de temps avant de se précipiter sur ce nouveau relaunch. On attendra le prochain... Mais pour le moment, il vaudrait mieux voir du côté des autres titres Valiant, plus inspirés, comme Fallen World, ou encore, Eternal Warrior. On a même en ce moment une intégrale de Ninjak sur Ulule pour les retardataires. En bref, on réservera ce dernier Bloodshot seulement pour les complétistes.

En bref

« Si je ne les avais pas tués, les crêpes fourrées s'en seraient chargées. »

6
Bloodshot
Positif

Plus de pages pour moins un prix moins élevé au final, c'est mieux !

Les différents artistes sont vraiment appréciables

La galerie de couvertures, les croquis, et, les encrages en noir et blanc

Le premier chapitre résumant merveilleusement bien cette grande histoire

Le dernier rappelant de bons souvenirs de lecture

Quelques connexions avec d'autres personnages Valiant

Negatif

Un ensemble vraiment peu inspiré

Des joutes verbales qui se veulent drôles ou à doubles connotations, mais, qui tombent en fait, souvent à l'eau

Scénarios « fourre-tout »

On change les noms, mais pas du tout les ficelles du récit

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