Critique Manga Parapal #1

6
Parapal

par Sherryn le ven. 7 juin 2013 Staff

Atypique, Parapal ? C'est peu dire. Ce mature shôjo mêle sensualité, vie quotidienne lycéenne et science-fiction, mix pour le moins inhabituel dont le résultat est à la fois original et déconcertant.

On suit l'histoire de Komaki, une lycéenne qui était ordinaire, jusqu'au jour où un parasite extra-terrestre entre en elle, se met à lui parler et, symptôme secondaire, développe excessivement son odorat. Komaki découvre alors tout un nouveau monde olfactif et, devient, malgré elle, particulièrement sensible à l'odeur du "rut", soit le désir sexuel...

Difficile de définir ce manga tellement ses ingrédients sont peu courants. Déjà, il y a un aspect "vie quotidienne" important, axé shôjo et plus précisément mature shôjo. Les sentiments sont dressés de façon à rendre la narration émouvante et les personnages touchants ; les relations entre les personnages ont de l'importance et la découverte des mensonges et faux-semblants ancre bien ce manga dans le style shôjo.

Néanmoins, l'aspect SF est lui aussi important, peut-être tout autant que les relations entre les protagonistes. Komaki doit apprendre à vivre avec son sens surdéveloppé, d'autant que son hôte est à la recherche de certains de ses camarades qui seraient endormis dans le corps d'autres personnes, dont l'un des sens, du coup, serait également surdéveloppé. Si ce premier tome s'axe surtout le côté relationnel, l'auteur insiste sur le fait que ce n'est qu'une introduction, aussi peut-on supposer que l'histoire devrait bientôt prendre une orientation où cette quête pourrait bien être le sujet principal du récit.

Au niveau du style, c'est bien du shôjo, avec un trait et un découpage très typiques du genre. Les dessins sont riches de trames et l'ensemble mise plutôt sur l'abondance de traits, en particulier pour les chevelures, donnant un rendu tout en nuances de gris. Les décors, eux, restent plutôt minimalistes ou alors noyés sous les trames, mais cela contribue aussi à renforcer l'expressivité.

L'importance de la sexualité fait peut-être partie des aspects de cette oeuvre qui feront le moins consensus. De fait, on ne peut nier que de nombreux lecteurs seront probablement gênés par la manière dont elle est abordée, et qui fait partie de l'originalité de ce manga. La sexualité est traitée avec une certaine légèreté qui n'est pas toujours réaliste, comme par exemple quand l'héroïne, qui est vierge et n'a même pas envie de coucher avec son petit ami, n'est pas choquée plus que ça lorsqu'elle se retrouve dans la même salle qu'un couple en plein ébats.

Quant à la partie dont Rika est la narratrice, la façon dont elle est narrée a largement de quoi mettre mal à l'aise. Rika, qui ignore encore tout de ces histoires d'extra-terrestre, a en effet l'habitude de coucher avec tout ce qui bouge, et son comportement narré par elle est assez déconcertant. De plus, il se produit dans cette partie des événements qui ne laisseront personne indifférent, et là aussi le traitement peut tout à fait faire débat. Ce n'est qu'à la fin du volume que l'on comprend que son attitude et sa sensibilité ainsi que la tournure de son histoire ont une explication qui est liée à l'aspect SF du manga, mais n'empêche, on en frissonne encore, la narration étant très poignante à cet instant...

Les dernières pages nous laissent avec un certain mystère. On a l'impression que le récit va s'axer davantage sur le côté SF, et on se demande quels sont les rôles des deux instituteurs dans l'histoire, vu qu'ils ont apparemment tous deux eu un rôle de "déclencheur" à un moment donné sur Rika. L'envie de découvrir la suite est donc bien présente.

Parapal est un manga déconcertant, dont le type d'histoire, la narration et les thèmes abordés ne feront probablement pas l'unanimité. Mais c'est un titre atypique, très original et doué d'une certaine sensibilité, et d'un beau dessin qui plus est, et le découvrir, c'est découvrir un OVNI. À tenter tout en étant averti !

En bref

6
Parapal
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