Critique Manga Toutes les raisons de s'aimer #1

Quand la gentillesse paye !

Abonnée aux shojo feel good, Chihiro Hiro est de retour avec sa série la plus longue à ce jour chez Akata. 12 tomes de circonvolutions amoureuses, soyez prêt ! 

Clairement édité avec pour cibler les jeunes lecteurs et lectrices adolescents, Toutes les raisons de s'aimer est un peu la quintessence du classique shojo lycéen romantique qu'on connaît tous avec son héroïne un peu simple et ses héros beau gosse mystérieux et un brin acariâtre. Inspiré par des autrices comme Io Sakisaka, Nagamu Nanaji ou Mika Yamamori, elle nous invite à suivre une triangle amoureux bien connu mais que les amateurs continuent à apprécier.

Pour cela, direction le train, avec une scène assez choquante pour commencer où la (trop ?) grande gentillesse de l'héroïne se retourne contre elle, alors qu'elle veut céder sa place à une personne âgée. Elle est heureusement sauvée de cette situation gênante par un super beau gosse bien astucieux au beau sourire solaire et c'est le coup de foudre. (Oui, vous pouvez rire !) Et devinez quoi ? Ce dernier est le meilleur ami d'un camarade de classe d'Urara : Misono, qui lui est bien moins chaleureux. Il ne va pas du tout aimer cette coïncidence et va tout faire pour leur mettre des bâtons dans les roues. Mais qu'est-ce que ça cache ?

Je vous l'avais dit, c'est une romance on ne peut plus évidente, classique, clichée même. L'autrice reprend plein de schémas scénaristiques romantiques et/ou lycéens éculés, mais pour autant ça reste doux, mignon, comme on pouvait s'y attendre. Il y a une belle leçon de morale sur la bonté naturelle de l'héroïne qu'elle conserve malgré les épreuves qui pourraient lui faire croire que c'est nul ou que ça ne sert à rien d'être gentil. Les garçons sont mignons tout plein chacun à leur façon : Misono avec son côté froid et renfrogné qui cache un coeur d'or et quelques blessures bien sûr ; Aiji avec son côté lumineux, qui plaît à tous en restant simple et a le coeur sur la main, en plus d'être assez léger, du moins en apparence. Il a lui aussi quelques coquilles. La série promet une jolie découverte de chacun.

C'est déjà un bon début efficace où la présentation des personnages et de leurs dynamiques est rondement menée. On devine facilement, mais c'est aussi ce qu'on aime, les futures relations de chacun et leurs évolutions. Il y a quelques petits mystères autour de chacun, qui se devinent aussi assez vite, mais qui promettent quelques rebondissements pour nous divertir dans les tomes à venir. On sent que l'autrice maîtrise son sujet. Je retrouve là-dedans un petit air d'Io Sakisaka pour croquer la vie lycéenne, ses amitiés, ses amours avec une belle positivité et quelques idées à creuser sur le deuil, l'abandon, la bonté. Pour le triangle amoureux, ça me fait plus penser à Mika Yamamori et Nagamu Nanaji. Bref, c'est mignon tout plein.

Pour finir un petit mot sur les dessins. L'autrice a bien évolué depuis ses débuts. Nous n'avons plus le trait hésitant des débuts mais plutôt un trait fin avec de belles rondeurs juvéniles rappelant un peu les regards de Saki Aikawa et Go Ikeyamada ou des autrices du Sho Comi d'il y a une quinzaine d'année, les séries du Margaret évoluent.