Critique Manga Chihayafuru #43

8
Chihayafuru

par Tampopo24 le lun. 18 sept. 2023 Staff

Soigner aussi les seconds couteaux

La bataille pour le titre fait
rage entre les femmes pour le titre de Queen et les hommes pour le titre
de Maître et pourtant Yuki Suetsugu subjugue avant tout par sa capacité
à faire vivre aussi l’arrière-plan. Quelle grande dame !

On pourrait croire à ce stade de
l’histoire que ce sont les deux duels en train de se jouer qui allaient
nous passionner. C’est le cas mais pas seulement. J’ai été estomaquée
dans ce tome par la facilité de l’autrice à dévier notre attention vers
des choses qui semblent plus banales mais qui font vivre l’histoire en
fait, la colorent et lui donnent sa particularité. Que ce soit la mise
en avant des récitants hommes et femmes avec leurs particularités à
chacun, ou celle des chargées des cartes qui doivent présenter le jeu au
public, et même celle des entourages des joueurs, chacun est fait
judicieusement et avec émotion. On sent toute leur passion pour ce jeu
et leur amour pour le candidat(e) qu’ils défendent. C’est splendide.

La transmission reste en effet au coeur
de l’histoire. Certes le match de Chihaya et Shinobu manque encore un
peu de relief. Chihaya n’est pas dedans, mais ce faisant, elle reçoit
une leçon de la Queen actuelle, qui lui transmet ainsi sa force l’air de
rien. Quant à Arata et Suo, on voit peu de cases sur leur jeu, mais
Arata s’est totalement glissé dans la peau de son grand-père afin
d’hériter de son jeu et malmener Suo. Et puis, il y a leurs entourages à
côté, de la soeur de Chihaya venue expressément lui rapporter ses
affaires, à la tante de Suo venue le voir, chacun à des soutiens.
Parfois, ceux-ci en viennent à être un peu effrayés par leur enfant, que
ce soit le père d’Arata qui exprime son malaise face au caractère de
son fils ressemblant à celui de son propre père qu’il n’a jamais compris
et qui pire l’a blessé, en passant par la famille de Shinobu, tellement
transparente, qu’elle semble bien seule.

L’autrice sublime ainsi le jeu du karuta,
animant les cartes à travers les prises des héros et faisant vivre la
tradition dans les paroles des récitants et les mouvements de kimonos
des concurrents. C’est superbe ! Quand on aime l’art, la tradition, la
culture, on ne peut qu’être sous le charme de ce décor qui fait tant
honneur à ce sport en perte de vitesse mais qui aurait tout pour
reprendre du poil de la bête, si la série, plébiscité chez eux, fait des
émules.

En bref

Je suis pour ma part ravie d’avoir eu la chance d’avoir une telle série en français, un sujet de niche que le talent d’une mangaka, encore un fois, a su subjuguer et porter aux nues. Ces ultimes échanges pour gagner le titre de Queen et Maître sont des modèles du genre. Entre force tranquille, abnégation, courage et héritage assumé, nos héros dévoilent leurs techniques avec fougue et passion et ce même si c’est parfois dur. Je suis donc ravie de poursuivre l’aventure à leurs côtés, aventure qui devrait encore durer quelques tomes à ce rythme.

8
Chihayafuru
Positif

Des matchs pour le titre passionnant

Des affrontements variés au résultat incertain

Un joli décentrage pour regarder les personnes en coulisses

Une belle mise en avant des seconds couteaux

De l'émotion, de la tradition, de la passion

Negatif

Trop de focus sur Chihaya au détriment des autres

Tampopo24 Suivre Tampopo24 Toutes ses critiques (1651)
Partager :
Commentaires sur cette critique (0)
Laissez un commentaire