Critique Manga Criminelles Fiançailles #6

Amours et batte de baseball !

Avec sa couverture annonçant la couleur, nous allons découvrir une Yoshino bien en colère contre Kirishima après les récents événements dans ce tome. Est-ce la meilleure façon de débuter une relation de couple ? C'est ce qu'Asuka Konishi va essayer de nous montrer avec le même regard grinçant qu'elle porte sur eux depuis le début.

Cet univers mafieux quasi parodique qu'on suit depuis le début n'a pas fini de nous lâcher. Alors que je pensais voir la série prendre un virage plus romantique, l'autrice décide de maintenir le même équilibre qu'auparavant avec beaucoup d'action, de tension et juste un tantinet de romance / relations personnelles en marge. J'aime assez finalement. Si les héros avaient viré tout guimauve d'un coup, ça m'aurait fait bizarre.

A la place, nous avons droit à un bel affrontement tendu entre Kirishima et Shoma en mode combat de coq, efficace et percutant pour qui aime l'action et les échanges de coups, mais un brin brouillon quand on cherche à lire les sentiments qu'il y a derrière. Je ne sais pas si ça tient à l'autrice ou à la traduction mais j'ai trouvé l'ensemble assez peu clair... Après il faut dire qu'ils sont sacrément tordus tous les deux quand on en vient à Yoshino, ce qui n'aide pas.

Du coup après cette débauche de coup et d'action, place à un peu plus de psychologie avec un rapprochement sensible des deux héros, qui vont enfin se parler un peu ouvertement et se livrer l'un à l'autre, ne se contentant plus de conversation sur la pluie et le beau temps, ou plutôt sur la mafia et la bouffe, comme avant. Ça change et cela fait avancer la série dans la bonne direction. Bien sûr, il reste énormément de non-dits de chaque côté. On découvre par exemple que la mère de Yoshino est toujours en vie et qu'elle a participé de son choix de venir à Tokyo à cause de certaines circonstances. Kirishima, de son côté, garde encore énormément de secrets, notamment sur ses relations avec son grand-père et celui de Yoshino ainsi que les magouilles dans lesquelles ils trempent. Mais il y a du mieux, ils se rapprochent, se parlent, s'ouvrent. C'est loin de faire d'eux un couple mais au moins c'est moins superficiel qu'au début.

En jouant habillement sur les codes de l'histoire de yakuza et de la comédie romantique, l'autrice a vraiment su écrire quelque chose de singulier qui ne peut que surprendre à chaque fois car on ne peut deviner la direction que cela va prendre. Cela me plaît assez de devoir suivre le mouvement pour voir où cela va m'entraîner. J'aime les histoires de mafieux qu'il y a en sous main et qui semblent venir perturber le quotidien du clan de Yoshino. J'aime que Kirishima soit en marge de tout ça, un pied dedans, un pied dehors. J'aime que Yoshino soit une fausse gentille mais pas une vraie méchante. Ça m'a méchamment amusée quand elle est partie régler ses comptes avec sa batte de baseball sans savoir s'en servir. Les dessins d'Asaku Konishi sont particuliers mais extrêmement classes, ils claquent et je suis fan de sa représentation quasi mystique des tatouages des garçons de l'histoire, mais aussi des allures de canon hyper classe des filles qui peuvent d'un coup s'écrouler quand le ridicule les touche, ce qui arrive assez souvent. C'est vraiment drôle et grinçant.