Critique Comics Sandman #6

5
Sandman

par Blackiruah le mer. 22 juil. 2015 Staff

Après la pause qui permit de faire le deuil d’Orphée dans le précédent volume, Neil Gaiman attaque la dernière ligne droite avec ce volume qui aborde le plus grand arc de la série (13 chapitres) : les bienveillantes.

Ce récit se révèle être la quadrature de tous les arcs précédents. On retrouve un grand nombre de visages connus : Daniel, l’enfant indirect du rêve a été enlevé. Sa mère, Lyta Hall (rappellez vous la femme du héros Sandman), pense que le rêve est coupable et va donc voir les bienveillantes pour réclamer vengeance. En parallèle, d’autres personnages font leur apparition comme Satan (qui a abandonné l’enfer) ou bien Rose, l’héroïne de la maison des poupées qui n’était autre que la nourrice de Daniel. Neil Gaiman nous narre donc cette tragédie qui va amener un chamboulement dans la vie du Sandman. Les idées sont passionnantes, surtout à ce stade de la série, avec des conséquences majeures, et il est toujours intéressant de retrouver la ribambelle de personnages vus jusque-là.
Cela dit, ce volume est loin d’être le meilleur de la série. La narration est extrêmement lourde. Chaque chapitre est composé de longs dialogues qui plombent le rythme de lecture doublé d’une avancée au ralenti dans l’intrigue (alors que la fin arrive abruptement vers une conclusion fatale). Un tel choix est étrange (surtout qu’il a été choisi volontairement). Neil Gaiman dit lors de son entretien que cette histoire est plus facilement lisible en album, mais j’ai un avis opposé : une telle cadence décourage le lecteur et il faut s’accrocher pour lire ce pavé.

D’autant plus que visuellement, je n’ai pas du tout accroché. Loin du réalisme des précédents épisodes, le style « géométrique » très anguleux principalement dessiné par Marc Hempel transcrit difficilement l’ambiance des « bienveillantes ». Le découpage des pages est monotone (souvent des gaufriers en 6 ou 9 cases) et l’abondance de gros plans sur les visages alourdit la lecture (même si on comprend le souhait de les présenter comme des confessions faites au lecteur) n’arrangent pas les choses… Mais il faut s’accrocher car la conclusion en vaut la chandelle.

Cette édition reste la référence pour ce type d’œuvre où l’on découvre des préfaces et des postfaces livrant des anecdotes intéressantes, un script complet d’un épisode et surtout la suite de l’entretien de Neil Gaiman riche en information et analyses : un must have.

En somme, ce sixième volume est d’une importance capitale dans « Sandman ». Par contre, il va vous falloir du courage pour lire ce long récit bénéficiant d’une narration lourde et de graphismes peu charmants. Mais ça serait bête de se priver de ce 6ème volume qui offre tout de même des idées originales et déroutantes qui tournent définitivement une page des épopées du Sandman. Néanmoins, l’auteur nous promet un dernier volume tout aussi touchant avec une narration moins lourde et un ton graphique plus réaliste : cette fin s’annonce mémorable !

En bref

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Sandman
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