Critique Manga Le préféré de la prof

Cette courte série en 2 tomes de Miki Aihara, nous plonge dans l'univers très original (ironie) d'un lycée, où une jeune et jolie professeur de 28 ans devient prof principale. Débutant une relation avec le proviseur de ce même établissement, la jeune femme semble épanouie, malgré l'absentéisme de ce dernier. Mais le monde est bien petit, et la jolie "maîtresse" va entamer, contre son gré, une relation avec un jeune élève qui n'est autre que le petit frère du proviseur...

Sujet tabou d'ordre moral, ce manga aurait pu être une très bonne lecture, si certains aspects n'étaient pas aussi indigestes et déroutants.

Les qualités du titre : Un sujet fort, controversé, où le questionnement éternel entre la raison ou les sentiments fait mouche.
Autre point positif, le graphisme. Malgré quelques profils aléatoires, dans l'ensemble, Le préféré de la prof est sympathique à voir. Les dessins sont bien réalisés, les scènes chaudes sont explicites, bref tous les éléments sont réunis pour flatter la rétine.

Les points négatifs : Malheureusement ils sont assez nombreux et conséquents. Ce qui est le plus marquant, c'est le déroulement des événements perturbateurs de l'histoire. En plus d'être "abracadabrantesques", ils arrivent comme un cheveu dans une soupe. C'est mal venu, souvent grossier, et certaines conséquences, qui devaient être sans détours, s'avèrent impensables (je pense surtout à la scène de viol, qui est assez irritante et... la réaction frisant le syndrome de Stockholm qui en résulte... complètement ahurissant)

Ajoutons à cela, des caractères particuliers et des clichés : la jeune prof naïve, vierge, qui voit son travail comme le salut de la perdition des jeunes. Un proviseur à tête d'ange, mais qui s'avère être un grand sadique, et enfin un jeune élève qui de par son âge bien sur, ne sait pas faire la différence entre aimer et coucher (violer la première fois)
Avec de tels protagonistes, la jeune prof a de quoi se pendre, mais elle lutte, et à part de la peine, on ne ressent rien d'autre... Et encore moins lorsque qu'elle s'amourache de son agresseur sexuel.

L'auteure ne savant pas s'il existerait une suite à ces deux premiers tomes, laisse une fin bien ouverte (un grand trou béant) où l'on tombe des nus. A l'issu du second tome, on est surprit du choix de l'auteure d'une telle "fin".

En résumé, une lecture dite "shojo" mais que je qualifierai plutôt de "Josei" vu les thèmes et les situations abordés. Un sujet de base qui aurait pu être sympathique, mais les situations navrantes gâchent toute la série. Quelques bons éléments, mais qui ne font, en définitive pas le poids face à tant d'aspects négatifs et incongrus. Bref je vous conseille de passer votre chemin.