Critique Manga Cesare

Hello!

Oui, le personnage d'Angelo évolue, mais lentement! En fait, sa naïveté et sa candeur sont progressivement mises en pièces par ses fréquentations et les événements auxquels il se retrouve mêlé. Elle permet surtout de mettre en valeur l'ambition dévorante de Cesare, qui n'a que 16 ans! Bon, il faut dire qu'il est mort à l'âge de 31 ans, donc, il avait alors déjà fait la moitié de son parcours, lequel correspond à l'espérance moyenne de vie de l'époque (15è-16è siècle). Mais, on sent une sorte d'urgence chez lui et ses compagnons (ainsi que dans sa famille), alors qu'Angelo, du moins au début, semble avoir tout son temps. C'est aussi cela qui donne cette impression de densité aux premiers, alors qu'Angelo apparaît, par contraste, beaucoup plus balloté et même parfois un peu creux, malgré certains de ses beaux discours.

D'un point de vue historique, même si le contexte est rendu avec beaucoup de détails, il y a ponctuellement des propos dans la bouche des personnages qui sont totalement anachroniques et auraient passé pour absolument avant-gardistes, voire terriblement révolutionnaires, pour ne pas dire incongrus, s'ils avaient été réellement tenus! Et Angelo a parfois une attitude, comment dire, très japonaise, pour un simple artisan florentin du 15ème siècle qui n'est jamais sorti de sa région! Notamment dans sa propension à s'excuser de tout pour tout. Même s'il appartient aux couches populaires et qu'il se sent particulièrement honoré de pouvoir étudier au milieu des nobles et des grands bourgeois, je doute fort qu'il aurait été aussi constamment désolé s'il avait vraiment existé! Mises à part ces quelques invraisemblances, je trouve l'histoire excellente et me réjouis d'acheter les prochains volumes lorsqu'ils seront traduits en français!