Critique Manga I cannot reach you #1

8
I cannot reach you

par Tampopo24 le jeu. 27 juin 2024 Staff

Romanc MxM au pays du shojo lycéen habituellement so hétéro

Première romance MxM chez Kana (sauf erreur de ma part) et c'est vraiment un petit titre frais et ultra cute qui rejoint leur collection.

Depuis quelques années, la collection shojo de Kana, et d'autres éditeurs..., fond comme neige au soleil. Ça fait donc du bien quand les rares titres à y pénétrer sont de la qualité de I Cannot Reach You. Avec ses 8 tomes en cours au Japon, pour un second titre titre, c'est un joli succès pour sa autrice Mika.

Et je comprends qu'il plaise autant dans le magazine Gene Pixiv dont il est issu, parce que c'est un très bel hommage aux romances lycéennes shojos habituellement entre couples hétérosexuels. On retrouve vraiment les mêmes passages obligés mais avec un prime la mignonnitude de notre duo masculin on ne peut plus maladroit.

Là où d'habitude, c'est la timidité qui gêne les héros de ce genre de titre, car le garçon ou la fille n'y arrive pas et en fait des tonnes à s'en faire, ici, c'est le fait même d'être deux garçons qui les freinent en fait. C'est en cela que le titre est intéressant. Il redistribue les cartes de la romance MxM au lycée, avec une dynamique différentes de bien des Boys Love où c'est bien trop souvent des oneshots qui vont vite et où on parle désir et sexe. Ici, nous sommes dans quelque chose de bien plus simple et pur, ce qui permet un beau focus sur leurs émotions et juste leurs émotions. 

J'ai aimé suivre ainsi un duo d'amis d'enfance, un trope que j'affectionne beaucoup. C'est judicieux de la part de Mika de nous faire pénétrer dans la tête de chacun de ces deux maladroits qui n'ose exprimer ses sentiments ou comprendre ceux de celui d'en face. Yamato est celui qui semble s'y être éveillé le plus tôt et qui les cache derrière un masque de stoïcisme que l'adolescence fait se fissurer de plus en plus maintenant que son ami Kakeru semble s'intéresser aux relations amoureuses. Kakeru, lui, croit avoir compris à un moment que son ami Yamato l'aimait mais il ne veut pas se tromper et mésinterpréter, c'est trop délicat. Cela donne comme cela un enchaînement de scènes trop mignonnes entre romance et quiproquo où chacun croit faire et/ou voir quelque chose mais n'ose aller jusqu'au bout.

L'autrice, avec son dessin très shojoisant quand même, explore bien les codes de ce dernier. Elle nous offre, avec son petit couple, des scènes mythiques comme la rencontre en classe après les cours, le passage dans le train bondé ou la fin d'après-midi chez l'un sans les parents. On a tous déjà lu ça et pourtant ici cela prend une saveur particulière avec ses personnages et ce ton différents de d'habitude.

En bref

Plus proche des tropes du shojo lycéen traditionnel que du Boys Love alors que c'est pourtant une relation MxM, I cannot reach you porte à merveille son titre tant les héros ont peur de communiquer pleinement avec l'autre et se cache un peu derrière leurs blocages. C'est plein de scènes adorables, avec un duo touchant et des dessins très doux et mignons. Vraiment le genre de sucrerie que j'aime savourer. J'ai déjà hâte de découvrir les prochains tomes dont les couvertures sont superbement relaxantes en plus.

8
I cannot reach you
Positif

Une belle réappropriation des codes du shojo pour une romance MxM

Un duo attachant dans sa maladresse

Le thème de la peur du coming out traité avec sensibilité

De beaux et doux dessins

Negatif

Un récit cousu de fil blanc

Des scènes archétypales vues et revue

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