Critique Manga Freya #10

8
Freya

par Tampopo24 le mer. 26 juin 2024 Staff

Sauver son peuple

Je me suis fait la réflexion en
lisant ce tome, que l’autrice avait vraiment de chouettes idées, de
beaux messages et de belles émotions à nous transmettre, mais que
l’incertitude éditoriale plombait quand même pas mal son travail et la
forçait à écrire et donc improviser au fur et à mesure, l’empêchant de
bâtir un canevas d’ensemble solide. Dommage.

En effet, j’aime beaucoup Freya,
mais plus j’avance plus je me rends de ses fragilités aussi. Ici, nous
avons eu un très bel arc sur le personnage de la Reine Mariam et d’un
pan de son peuple : les artistes. J’ai trouvé poignant la façon dont
l’autrice a écrit sur cette frange sacrifiée et les regrets qui mangent
leur reine depuis. Cependant, en y réfléchissant, c’est vraiment quelque
chose qui est sorti de nulle part au milieu de l’histoire de Freya et
on a même mis en pause l’histoire de l’héroïne pour cela, depuis
plusieurs tomes… Alors que si on avait dit dès le départ à l’autrice
qu’elle aurait la possibilité de développer son histoire comme elle
veut, elle aurait pu planifier et créer une base solide sur laquelle
ensuite développer ses idées au lieu de les improviser au fur et à
mesure de manière déséquilibrée. Bref.

J’ai beaucoup aimé ce tome où Freya, loin
de s’en faire pour son enlèvement, prend le taureau par les cornes et
combat. Certes, c’est cousu de fil blanc. Elle se fait sauver et se
sauve bien trop facilement, mais j’aime le caractère de cette héroïne.
C’est d’ailleurs un tome à son image, rayonnant et très vivant. On ne
s’ennuie pas une seconde entre son sauvetage et la réponse qu’elle
prépare au pays envahissant celui de la Reine Mariam. L’autrice a très
bien rythmé l’ensemble et c’est aussi profond que percutant.

Il y a de la profondeur grâce à
l’écriture de la relation entre Mariam et son peuple, représenté ici
notamment par le Chevalier Bleu, ancien artiste danseur dont les parents
ont été massacrés par ce que la Reine tardait à se rendre autrefois. Il
y a vraiment quelque chose d’intéressant dans cette double dynamique
avec le rôle qu’on confère à ce groupe d’artiste, avec la culture comme
moyen de pression et d’oppression, et la place des martyrs lors des
guerres d’invasion mais après également. J’ai beaucoup aimé.

Il y a eu de l’action aussi avec cette
invasion qui se concrétise et la réponse qu’il faut trouver. Libérer de
son agresseur, Freya et Julius foncent pour aider Mariam et trouvent,
certes rapidement, comment l’aider, mettant vite leur plan en branle.
J’ai aimé ce côté vif, rapide pour ne pas laisser pourrir la situation.
C’était aussi politiquement intéressant et bien joué, et pour une fois,
nous ne sommes pas tombés sur la caricature de méchants trop méchants,
mais on a vraiment pu avoir de la stratégie et de la réflexion.

Petit bonus sentimental : j’ai adoré la
déclaration de Julius qui s’ouvre enfin à Freya et lui dit qui il
souhaite réellement protéger. Ah, qu’est-ce que j’ai aimé son mordant !
Je dis oui à cet homme nouveau, qui se met à nu comme sur la couverture 

En bref

Ce nouveau tome de Freya fut donc un excellent condensé de romantasy bien écrite : action, émotion et réflexion furent au rendez-vous. Certes cela va vite, trop vite et un pan de l’histoire est en stand-bye, mais cela a le mérite d’être efficace, prenant et touchant. J’ai beaucoup aimé cet arc plus politique que précédemment et plus fin. On sent que l’autrice mûrit dans son art. C’est appréciable.

8
Freya
Positif

Une autrice qui gagne en maturité

Un arc vraiment passionnant humainement et politiquement

Le personnage de Mariam et sa relation à son peuple

Freya, une héroïne proactive

Julius qui se met à nu dans ce tome

Negatif

Un manque de canevas global,

un arc improvisé qui a laissé l'intrigue principale en stand-bye

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