Critique Manga Gannibal #12

8
Gannibal

par Tampopo24 le lun. 1 avril 2024 Staff

L'Enfer du cannibalisme

La lumière espérée n’est toujours
pas pour ce tome qui continue à connaître une plongée dans la terrible
spirale infernale des révélations des habitants de ce lieu. C’est
violent fou et désespéré. J’adore !

Nouvelle claque que la lecture de ce tome
où l’auteur fait monter et monter la pression, resserrant de plus en
plus l’intrigue autour d’Agawa et Keisuke ainsi que Shirogane et la
petite qu’il a kidnappé. On a beau savoir qui sont vraiment les Goto,
cela n’empêche en rien la folie de se déverser. Et l’espoir que la
nouvelle génération, celle de Keisuke change la donne est lettre morte.
Au contraire, on nous fait réaliser qu’elle est le fruit d’un horrible
et terrible métissage, peut-être encore pire que ce qu’était juste les
Goto à l’origine.

La flambée du cannibalisme dans ce tome
est saisissante, à l’image de ses pages à nouveau surchargées de dessins
et motifs texturés de ce gris étouffant et morbide. Ça passe à l’action
mais du coup, ça explose, déchire et coupe de tous les côtés. Jamais
les sentiments n’auront été autant à fleur de peau et incertains. Il y a
une explosion de violence rare dans cette grotte où ils sont tous
concentrés et l’auteur fait preuve d’une superbe gestion de cet espace
clos pour mettre en scène cette flambée. C’est saisissant.

Les dilemmes moraux sont également très
présent et qu’est-ce que j’ai apprécié la mise en avant de Keisuke, cet
homme qui est le déclencheur des changements avec Agawa. Il a toujours
vécu là, il a tout vu, tout subit aussi, et lui contrairement à ceux
qu’on lui oppose, il veut changer. L’auteur nous montre à quel point
c’est dur de changer face à des mécanismes qui semblent figés et
grippés. On peut être hyper résolu, on peut tout donner, parfois ça ne
marche pas. Et la lutte morale à laquelle il va se livrer, regrettant et
culpabilisant pour ce qu’il a fait, ayant du mal aussi à affronter sa
famille et ses amis, ça nous prend aux tripes. Ce personnage est
vraiment le mieux écrit de la série pour moi, celui qui en porte toutes
les nuances et toutes les promesses.

En bref

Avant-dernier tome toujours aussi sombre, il n’amène pas la lumière promise mais nous enfonce encore un peu dans la folie cannibale de ces êtres en perdition, dont le cerveau a été totalement lavé pour accepter ces horreurs. C’est cru, violent et brûlant. L’auteur nous étouffe sous la mise en scène serrée de ses planches où la lumière a du mal à pénétrer. Mais les promesses sont là, dures à tenir, pour lesquelles il faut lutter âprement. Un superbe choix de mise en scène !

8
Gannibal
Positif

De la noirceur en pagaille

Une mise en scène toujours aussi pesante et stressante

Une plongée saisissante dans le cannibalisme

C'est violent, cru, sans concession

La finesse d'écriture de Keisuke

Negatif

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