Critique Manga Les quatre frères Yuzuki #1

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Les quatre frères Yuzuki

par Tampopo24 le mer. 13 mars 2024 Staff

Former une famille sans parents

J’ai toujours eu une petite
faiblesse pour les histoires de famille et ici avec le succès de la
série : toujours en cours avec plus de 15 tomes au Japon + ayant une
adaptation animée, j’étais assez confiante. J’ai eu raison car c’était
terriblement simple mais mignon.

Cela fait quelques années que j’aime le
travail de Shizuki Fujisawa qui rencontre enfin le succès avec ce titre
mais qui a offert plusieurs romances lycéennes toutes mignonnes dans les
années 2010, dans le Betsucomi, et qui avait déjà été publiée chez nous
grâce à My Teen Love, déjà
chez Pika (même groupe éditorial que Nobi Nobi). Mais je suis contente
qu’elle revienne avec ce titre qui, dans la veine de Gakuen Babysitter, nous offre une histoire chorale mignonne autour de jeunes enfants.

L’histoire n’a rien d’extraordinaire en
soi. Elle est assez lisse et classique dans le genre, mais c’est
justement ce qu’on attend ici. Quand on nous raconte comment vivent 4
frères dont les parents sont morts un peu plus tôt et où l’aîné est en
charge de la petite troupe, on s’attend à avoir des personnages tour à
tour mignon, réfractaire ou trop sage. Ce sont les archétypes habituels
qui fonctionnent assez bien. Ici, le focus est mis sur les relations des
uns avec les autres au sein de la fratrie avant même d’élargir plus
loin et de voir leur quotidien d’enfant, d’élève, d’adolescent, d’homme
adulte ou de prof. La famille est le coeur de tout et Shizuki Fujisawa y
réussit plutôt bien, nous offrant une bluette mignonne et touchante,
sans grande aspérité.

Plutôt destiné à un jeune public, d’où la
collection choisie par l’éditeur français, l’histoire contée ici est
douce et mignonne. On découvre au fil des chapitres chaque membre de la
fratrie et leurs liens entre eux, leur rapport à ce nouveau schéma
familial qui change des autres. Il y a l’aîné Hayato, devenu prof, qui
gère tout et s’oublie un peu trop. Il est la figure de référence de
Mikoto, un des quasi jumeaux du milieu, bien trop sage parce qu’on l’a
un peu obligé à l’être, mais également de Gakuto, le petit dernier, bien
trop mature pour son âge, qui nous fait découvrir son grand frère
autrement, plus en galère et plus humain, que les autres qui le voit un
peu trop comme un héros. Il y a enfin l’électron libre, Yuzuki, qui a du
mal avec le fait d’être le quasi jumeau de Mikoto, l’élève et frère
modèle, alors qu’il n’a que 9 mois de moins. A travers chaque chapitre,
l’autrice va nous conduire à découvrir ce que cache les archétypes
attribués à chacun.

J’ai aimé chacun d’eux à leur façon.
Minato m’a peut-être un peu épuisée avec son énergie permanente et sa
légèreté. J’aime les personnages plus fouillé et mature. Je le trouve
particulièrement lisse et cliché pour le moment. J’apprécie juste son
amitié avec la fille d’à côté où on les voit vraiment comme larrons en
foire, à un âge où souvent garçons et filles sont dans des « camps »
différents, ça change. J’ai trouvé plus intéressant le discours de
Mikoto qui a montré la difficulté à être un rôle modèle quand on est à
peine plus vieux que celui à qui on doit montrer l’exemple, alors qu’en
plus on n’en a pas forcément envie. Le poids que les parents font peser à
leurs enfants est grand. C’est vraiment le chapitre que j’ai trouvé le
plus intéressant et parlant. Mais le petit Gakuto, qui se noue d’amitié
avec le papy voisin parce qu’il est hyper mature pour son âge, m’a fait
fondre aussi. Et je trouve du potentiel à leur aîné et son absence de
vie sociale parce que c’est une vraie mère poule, ce qui lui fait perdre
sa « virilité » aux yeux des filles. Il y a aussi beaucoup à dire sur
les attentes sociales envers les hommes qui entrent en contradiction de
l’image du parent responsable. Pourquoi un père ne serait pas sexy ?

Ainsi sous couvert de petites histoires
mignonnes où on voit chacun évoluer les uns par rapport aux autres et où
on découvre les dynamiques de cette famille atypique, il est aussi
question de sujet de société intéressant autour de la figure parentale,
du poids de l’héritage, des familles recomposées et j’en passe. C’est
potentiellement bien riche et il y a de quoi faire si l’autrice sait
bien s’y prendre et ne s’enferme pas dans l’image mignonne qu’elle s’est
donnée. Avec quatre frères de caractères et d’âges différents, on peut
se faire plaisir avec leur vie à l’école / au collège / au boulot, entre
eux, à la maison, avec leurs amis… Et en 16 tomes, j’espère qu’elle
saura renouveler tout ça.

En bref

Amateurs d’histoires de famille mimi, venez faire vos premiers pas en compagnie des 4 frères Yuzuki qui s’élèvent les uns les autres depuis la mort de leurs parents. Les dessins sont ultra cute, les histoires simples mais prometteuses et les personnages attachants. C’est peut-être un peu classique mais il est possible de trouver des petits points intéressants à approfondir sur l’image du père, sur le poids de l’héritage, sur la difficulté à être un modèle, etc. Êtes-vous prêt à entrer dans le quotidien de cette famille atypique mais si attachante ?

7
Les quatre frères Yuzuki
Positif

Une jolie douceur

Une histoire touchante

Des personnages adorables

Des chapitres mettant à chaque fois en avant des relations différentes entre chacun des frères

Negatif

Un côté un peu lisse

Des personnages qui sont des archétypes

Une saga qui promet d'être fort longue, ce qui peut faire peur

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