Critique Manga La fanfare au clair de lune #1

Regarder le ciel !

Même si on peut râler à cause du calendrier de publication de Noeve, il faut saluer leur courage de publier tout plein de séries originales qui sortent un peu des sentiers battus et qu'on aurait sûrement pas eu ailleurs. Merci pour ce nouveau bonbon.

Dans cette courte série terminée en 6 tomes, Hamachi Yamada, habituée du Big Comic Spirits et des histoires de passions adolescentes, nous entraîne, et c'est le mot, sur les pas d'une jeune adolescente qui en a marre de la pression familiale et qui se prend de passion pour la trompette et son jeu en fanfare. On a connu moins original !

Certes, il y a bien Aozora Yell chez nous qui parle aussi de musique au lycée, mais c'est dans une fanfare fixe, qui a pour but d'encourager l'équipe de baseball du lycée, ici, Hamachi Yamada nous entraîne dans tout autre chose avec cette fanfare en mouvement, qui peut rappeler pour les lecteurs du sud comme moi, les Bandas qu'on trouve dans les fêtes de village où les musiciens font de sacrées performances en défilant. C'est un tout autre monde et une bien belle découverte de cet univers, et ce dès le premier tome, où l'autrice nous plonge dans les codes de celui-ci : partitions, déplacements, entraînement physique... J'ai adoré cette immersion. 

Il faut dire que l'autrice reprend la recette de ces histoires lycéennes que j'aime tant. J'avais l'impression d'être dans un Chihayafuru version fanfare avec cette équipe, cette troupe dans laquelle Mizuki cherche à se trouver une place, elle qui a toujours été un peu à l'écart à cause de la pression que ses parents lui mettaient sur les épaules pour étudier. On retrouve ici l'opposition entre la sacro sainte obligation de réussite scolaire si chère aux Japonais et le besoin de ses jeunes de respirer et de se trouver une passion. Un classique indémodable, j'ai l'impression, quand il est bien fait comme ici et ce même si c'est un peu déjà vu.

Je me suis très vite attachée à ce personnage de Mizuki, qu'on a déjà vu maintes fois, mais qui est toujours touchant. C'est en effet une jeune qu'on a envie de soutenir, car elle a eu le courage, totalement rocambolesque je le conçois, de fuir ses parents pour aller souffler chez sa tante. Elle a ensuite le courage d'assumer son coup de coeur pour cet instrument et cette passion jusqu'à tenir tête à son père. Et après, elle poursuit son effort en travaillant sur elle-même, en regardant en face ses faiblesses, en écoutant les remarques pas toujours aimables qu'on lui fait. Je la trouve admirable et c'est pour ça qu'elle me séduit.

Il se dessine ainsi déjà, dès le premier tome, une belle atmosphère dans ce titre entre passion, goût de l'effort, ouverture aux autres, le tout dans un univers que je ne connaissais pas et que je prend plaisir à découvrir. L'héroïne est une jeune fille attachante qu'on a envie de soutenir. Autour d'elle, il y a des personnages entraînants qu'on devine avec un bel habillage : qui veut être indépendante, qui veut travailler pour son rêve, qui a su dépasser ses faiblesses, etc. C'est certes classique, il y a déjà nombre de séries qui ont ou parlent de passion au lycée mais quand c'est bien fait, il n'y a pas de quoi bouder son plaisir. Le seul gros bémol vient parfois des dessins que je trouve maladroits et brouillon dans les proportions et angles de vue. Pour le reste, l'atmosphère m'a totalement prise dans ses filets.