Critique Manga Badducks #3

8
Badducks

par Tampopo24 le mer. 1 nov. 2023 Staff

Survie en famille

Depuis le début, j’aime beaucoup
l’ambiance polar à l’ancienne de ce manga, mais j’ai également appris à
apprécier son aspect tranche de vie. Cependant, je voyais mal comment
les deux allaient / pouvaient se mélanger, l’auteur me détrompe dans un
troisième tome magistral tout en émotion contenue.

Depuis le début, le scénario est assez
vif et sombre. Il propose une action brutale et implacable et les
moments plus calmes viennent nous surprendre et nous déstabiliser comme
la dernière fois quand ils ont rencontré ce couple où ils se sont
installés pendant plusieurs mois. J’avais donc du mal à imaginer comment
combiner polar, enquête, survie et vie de famille. Toryumon Takeda y a
réfléchi, et plutôt joliment, pour moi !

J’ai beaucoup aimé ce tome qui plonge
dans le coeur et les sentiments de notre trio familial. On découvre leur
quotidien fait de rapines, cachettes et déboires. On assiste avec
émotion à leurs petits moments de vie de famille à trois, tout comme on
plonge la gorge serrée dans leurs inquiétudes. L’auteur relate très bien
cette vie de fugitif et de famille recomposée / patchwork. C’est
touchant de voir Morgan s’inquiéter que Boz apprenne à lire, tout comme
ça l’ait de voir sa détresse face à son espérance de vie amenuisée par
son opération. Lisa aussi a ses moments de faiblesse derrière son
attitude bravache. Elle émeut quand elle se rapproche de Morgan dont
elle veut devenir le soutien, tout comme quand elle console « son fils »
qui a perdu un être cher. Chacun commence peu à peu sous nos yeux à
enfiler avec justesse et sincérité son costume de parent et c’est
superbe.

Mais là où l’auteur fait fort, c’est
qu’en plus de cette ambiance familiale fine et complexe mais très
réussie, il n’oublie pas son intrigue de base et il glisse des petites
scènes montrant bien que la pègre n’a pas oublié notre duo. Il nous
titille et nous fait frissonner tout du long avec ces gens qui pensent
encore au pouvoir du sang de Lisa et à ce chef mafieux qui a encore le
téléphone perdu de Morgan. Ce sont des piqûres de rappel douloureuses et
insidieuses à chaque fois qui sont telle une épée de Damoclès au-dessus
de leur tête, d’autant plus maintenant qu’ils sont terriblement
attachés à Boz, qu’ils considèrent comme leur fils et qui n’a connu
qu’eux comme parents. La tension se resserre donc derrière ce tableau
idyllique de famille qui parvient à survivre vaille que vaille en se
serrant les coudes.

D’ailleurs, le mangaka gère à merveille
ces changements de rythme. Il offre une belle scène d’action en
ouverture avec un petit vol de routine chez des richards, avant de
calmer le jeu dans leur retraite, de relancer avec les craintes de
Morgan pour sa vie, avant de nous achever avec un duo de bras cassés
venant faire peur à Lisa par le plus grand des hasards. A peine
souffle-t-on donc qu’à chaque fois quelque chose vient relancer notre
crainte de voir cette famille si charmante séparée. C’est dur.

En bref

Entre émotion, action, survie, famille, peur de mourir, mais désir d’aimer, ce tome est un condensé de ce que la série offre de mieux, de ce pourquoi j’aime cette série. Polar noir, c’est aussi une aventure humaine touchante et déstabilisante où l’on voit les liens profonds qui peuvent se créer dans l’adversité. Trio ô combien touchant, je n’ai vraiment pas envie de les quitter et l’auteur joue à merveille sur cette peur pour mieux me scotcher devant ma lecture. J’adore !

8
Badducks
Positif

Une ambiance polar, rétro, anticipation toujours au top

Un mangaka qui a un vrai regard

Une belle émotion sur la famille

Des héros très touchant

La question de la mort à venir

Negatif

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