Critique Manga Dorohedoro #23

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Dorohedoro

par Weihao Yu le sam. 20 juil. 2019 Staff

Dorohedoro tome 23 - La boue retourne à la boue.

Cela fait un mois que l’ultime tome de Dorohedoro est paru… et je n’ai toujours pas vu de critique à son sujet??? Il était un véritable devoir pour moi de rectifier le tire! Et, à ce titre, je compte vous proposer ici non pas qu’une brève critique sur ce 23ème tome, mais bien une revue de la série dans son entièreté. Et le tout, je m’y engage, sans le moindre spoil! Histoire que vous puissiez faire découvrir ce manga au nombreux fans qui ne le connaîtraient pas encore ;-)


Alors qu’au tome 22, l’auteur nous laissait dans une situation des plus désespérée pour tous nos personnages favoris, ce dernier tome promettait d’annoncer le plus gros plot twist de toute la série! Et pourtant, il faut dire qu’il y en aura eu des rebondissements. Une fois de plus, Ayashida va s'illustrer par sa grande spontanéité narrative, en nous proposant un élément tout aussi imprévisible que saugrenu, qui faisait jusqu’alors référence à un véritable running gag dans le manga.

Les tomes précédents ayant répondu à toutes les grandes questions que nous pouvions nous poser sur la série, ce volume sera plutôt centré sur la résolution du dernier “problème” qu’il pouvait y avoir pour empêcher le monde de Dorohedoro de nouveau tourner en rond. Et chose promise, chose due, le lecteur aura enfin droit à son fameux final dans “le plus grand des chaos” si chère au citations de fin de l’auteur.

Un chaos organisé cependant, vu qu’une fois encore, aucuns personnages ne sera oubliés, et tous les acteurs pourront ainsi passer sur le devant de la scène pour chaleureusement saluer une ultime fois leur public.

Si vous faites partis du petit millier de lecteurs qui a assidûment suivi la série depuis le début, ce dernier tome à du être pour vous une véritable page qui se tourne dans votre grande aventure du manga. Seulement, pas de pincement au cœur ni d’amertume; et voilà sans doute la plus grande force de cette fin, nous quittons Dorohedoro léger, comme dire au revoir à un ami auprès de qui nous avons passés de bons moments, les souvenirs gravés à jamais dans notre mémoire, l’avenir grand ouvert devant nous.


Après ce petit avis sur le 23ème tome, c’est sur l'entièreté de la série que je souhaite brièvement revenir. Qu’on soit bien d’accord, Dorohedoro est vraiment un manga totalement à part et dont on ne peut trouver de pareil dans n’importe quel autre manga ou œuvres, que ce soit littéraires ou cinématographiques. Dans postulat, chaque planche est une véritable découverte sans comparaisons possibles avec d’autres titres, et l’auteur ne se prive pas pour débiter des idée originales à tout va!

L’auteur, attardons nous un peu dessus justement… En plus de 15 ans de publication sans aucuns assistants, c’est un véritable tour de force qu’Ayashida à accompli, non sans difficulté cependant. La rédaction de son manga fut aussi chaotique que le manga en lui même, car bien que munie d’une trame de fond, l’auteur improvisait en grande partie le manga, ce qui lui donne une spontanéité difficilement égalable tout en proposant un monde construit et surtout étonnamment logique et cohérent. Cette improvisation fut cependant à double tranchant vu que l’auteur elle même a bien failli se perdre dans son propre univers, risquant de précipiter la fin du manga, le tome 19 aurait bien put être le dernier!

L’univers de Dorohedoro pourrait être caractérisé de steam-punk-dark-fantasy, que ce soit de par les graphismes, les couvertures ou même ce qu’il s‘y passe, c’est un monde qui se veut profondément sombre, Hole étant à l’instar de La Décharge de Gunnm. Pourtant, ce monde peuplé de tueurs ultra-violents et de marais toxiques et un véritable oxymore, car malgré toutes ces contraintes les personnages sont de bons vivants amicaux et soudés et ils ne semblent pas du tout affectés par la violence dans laquelle ils évoluent. Cette attitude décomplexe totalement la violence, car aussi gore et trash soit le manga, cette violence graphique ne sera jamais froidement choquante. Cette légèreté dans ce monde très sombre sera appuyé dès le tome 2 grâce à deux personnages, faisant en sorte que la mort, omniprésente dans l'univers de Dorohedoro, ne sera finalement plus un problème. La mort dans ce manga ne sera jamais dramatique ni grave, car elle pourra être contrée, et ce petit détail aura une importance absolument cruciale, envers l’affect que développera le lecteurs envers les divers personnages.

Car en effet, aussi bien construit et exploité soit cet univers, le manga ne serait rien sans sa tripoté de personnages principaux! Car oui, en 23 tomes ce sera presque une vingtaine de personnages tous aussi développés, uniques et soignés les uns que les autres qui seront mis sur les devant de la scènes. A des années lumières de toutes formes de manichéisme, les protagonistes, aussi divers soit leur vision du monde, arriveront tous à êtres attachants et ne laisseront personnes de marbres! La place de la femme est aussi surprenante qu’elle est génialissime, car ici, les femmes ne sont jamais vu comme des femmes, mais se fondent au contraire parfaitement dans la masse, leur sexe devenant quelque chose de totalement dérisoire. Et malgré des scènes de nudités totalement assumées, celles-ci ne seront jamais sexualisées; leur féminité n’est pas mise au placard pour autant et servira souvent de “catalyseur” à l’impulsivité des autres personnages masculins.

Si les personnages font à eux seuls plus de 50% du manga, ce qui fait le reste réside dans l’humour omniprésent de Dorohedoro. Véritable Dr.Slump version Seinen, ce manga nous propose un humour à la fois noir, sans jamais tourner dans la méchanceté et tout aussi burlesque. Que ce soit de l’humour situationnel, graphique ou de réplique, pas un tome n’y échappe. Cet humour, omniprésent n’est pourtant jamais redondant, je le décrirais même comme crucial au manga, car c’est vraiment l'ingrédient qui permet à la sauce de prendre entre un univers très dark et un propos au contraire plutôt léger et bon enfant. Je profite de ma référence culinaire pour citer un exemple concret de l’humour de situation dans ce manga : chaque tomes contient une référence à la bouffe. Qu’elle soit direct ou indirect, si ce n’est pas un tome où l’on mange des Gyoza *POF* un personnage avec une tête de Dinde apparaît, un autre tome et *POF* un pouvoir pour transformer les gens en tourtes! C’est une des trop nombreuses références d’humour qui parsèment ce manga.


En bref, Dorohedoro c’est un manga unique qui arrive à se contraster lui même. Un titre qui se vend comme une oeuvre ultra dark, mais qui possède des personnages et un humour tellement stratosphérique que la violence et la noirceur de son univers finissent par devenir d’une banalité déconcertante. d’habitude, j’ai une plus grand appétence littéraire envers des œuvres qui ont un fond réfléchis voir un véritable sens caché. Dorohedoro arrive au contraire à totalement outrepasser ça et à tout miser sur l’histoire qui nous est contée.

Dès le premier tome il fut claire que dans ce manga tout pourrait arriver, et c’est exactement ce qu’il c’est passé!

En bref

Ce que nous avions appris dans cette chronique : 1- La violence c’est bien, dans la bonne humeur c’est mieux. 2- Les héroïnes peuvent aussi casser des bouches. 3- Aussi étrange soit le scénario, on peut toujours y faire passer des émotions. 4- Les personnages moches peuvent êtres les plus attachants. 5- Si votre manga est originale il ne sera peut être pas populaire, mais il pourra devenir vraiment exceptionnel. Et tout ça dans le plus grand des chaos. C’est ça Dorohedoro!

10
Dorohedoro
Positif

Scénario avec des rebondissement à chaque tomes.

Personnages ultra-attachants.

Dessins au top.

Originale.

Unique.

Negatif

Editions française assez laborieuse et qui ne rend pas hommage à l'oeuvre.

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