TUMATXA : L'EMISSION ! - EPISODE 16 : Les chats sauvages dans le jardin américain

 

16ème édition de « Tumatxa! » pour cette saison ce soir : confirmation du retour en forme d’un vieux maître, titre un peu pourrave sur les bords transcendé par un scénariste de génie (fût-ce en mode mineur), primo-romancier (comme disent les cuistres) fort prometteur… Voilà la sauce à laquelle vous allez être mangés, les amis.
Ciné, BD, littérature, le tout en musique : tel est le programme éminemment classique de la semaine.

Pour le cinoche, c’est un véritable plaisir que de se pencher sur la dernière ligne droite passionnante de la carrière de Paul Schrader, et après les formidables « First Reformed » et « The Card Counter », « Master Gardener » vient confirmer cet état de fait… Un brin moins fort et maîtrisé que ses deux prédécesseurs dans le corpus du cinéaste, ce dernier film en date est quand même passionnant, explorant à nouveau l’héritage bressonien du scénariste de « Taxi Driver ». L’excellent Joel Edgerton y interprète le rôle d’un jardinier plongé corps et âme dans son métier (il est au service de la majestueuse Sigourney Weaver), cachant un lourd passé et de biens sombres secrets… Le canevas habituel, mais il est précisément très stimulant de relever les petites variations sur celui-ci, tout en repérant aussi les motifs que le cinéaste ruminent avec le plus de persistance.

Pour la BD, la chronique du jour va nous permettre de nous plonger un peu dans l’histoire du comic book des années 90 (une bien sombre période) et d’expliquer comment un titre somme toute plutôt médiocre, les « WildC.A.T.S. » de Jim Lee, a pu échouer entre les mains du plus grand scénariste de son temps (de tous les temps ?), l’incontournable Alan Moore, associé ici à l’étoile montante de l’époque Travis Charest. Certes, ne nous faisons pas d’illusions, Moore cachetonne ici, mais même ça il le fait bien le bougre, entre épopée spatiale et barbouzeries bourrines (mais funs) bien typiques de leur temps… Une réédition qui permet en outre de constater rétrospectivement que même un titre aussi mineur dans le corpus du maître a pu tracer les grandes lignes du futur des comic books…

Pour la littérature, on se penche que le premier roman de François Ide (premier roman édité, en tout cas, un ouvrage antérieur auto-édité lui préexistant), l’étrange et passionnant « God Bless America ». Dans ce récit ramassé (120 pages, presque une novella en fait), le narrateur anonyme, français (Ide lui-même ?) se promène aux Etats-Unis et médite sur la nature de cette contrée étrange, entre pointe avancée de la civilisation et sauvagerie, avant de se prendre de fascination pour un gros pick-up et son mystérieux propriétaire. Un livre étrange, mais très maîtrisé, intrigant, et remarquablement écrit…

Le tout baigne dans un bain musical du meilleur aloi : les black metalleux new-yorkais de Krallice, plus rapides que leurs ombres quand il s’agit de pondre un album, reviennent avec « Mass Cathexis 2 - The Kinetic Infinite », dont est issu le pétrifiant « …And Then Erase Existence » ; DDENT, le passionnant projet de Louis Lambert, a accouché de deux EPs, les « Ex Auditu » partie I et partie II, et le sublime « Neceffe Eft Vivere » est extrait du premier des deux ; le combo dream-pop de Bristol The Fauns est sorti de son silence à la faveur de « How Lost », dont le single « Mixtape Days » est le morceau d’ouverture ; enfin, quelle joie que de revenir sur le corpus de Skullflower, dont le séminal « IIIrd Gatekeeper » est réédité ces jours-ci, et du coup on s’envoie le bien-nommé « Godzilla »…!!!

« Forecast so, assess not
A reach of mighty centuries
Stood for the truth
Even when known to be false »

EPISODE 16 !! 

Le Doc

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