Critique Manga Le club des divorcés #2

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Le club des divorcés

par ivan isaak le ven. 5 août 2016 Staff

Après Karyn Nishimura-Poupée pour le premier volume, c’est au tour de Stéphane Beaujean (rédacteur en chef de Kaboom et journaliste pour Les Inrocks, entre autres) de nous offrir une préface de qualité pour ce second et dernier tome du Club des divorcés. Cette fois, il y sera question à la fois du style graphique de Kazuo Kamimura mais aussi de sa vie personnelle, ce qui offre un nouvel éclairage sur le contenu du titre. On notera aussi la présence d’une postface de Toshiya Morita, présente dans l’édition originale cette fois, qui place Le club des divorcés dans la catégorie « chef d’œuvre » de Kazuo Kamimura et comme œuvre idéale pour découvrir l’univers de l’auteur. (dont acte, s'il-vous-plait)

Dans ce second volume, Kazuo Kamimura nous narre donc la suite des (més)aventures de Yuko, notre « mama » du Club des divorcés. Tiraillée entre la baisse de fréquentation de son bar, les salaires à payer, l’éducation de sa fille, le regard de sa mère et celui des autres sur sa situation personnelle, Yuko va avoir fort à faire et devra prendre des décisions, pas toujours simples, et pas toujours pour son plaisir personnel. C’est ainsi, par exemple, qu’elle devra aller voir un de ses clients, qui lui avait proposé son aide, pour obtenir de quoi payer ses employés. Une décision non sans conséquences, que ce soit pour son bar ou sa relation avec Ken…

Kamimura nous dresse donc toujours un constat brut et sans concession sur la vie de l’époque et notamment sur celle des femmes, surtout les divorcées et tenancières de bar (mais ces spécificités n'influent finalement que très peu sur le sujet de fond, permettant surtout d'aborder l'ensemble des problèmes possibles). Une vie loin d’être rose et idyllique, ballottée constamment entre désir de montrer qu’on peut s’en sortir seule et nécessité d’obtenir de l’aide. C’est donc un récit réaliste qui nous est proposé, avec une fin loin du happy end classique (et même un brin fataliste - et triste surtout). Kazuo Kamimura ne protège pas son héroïne et il est difficile de parcourir le titre sans ressentir, par moments, a minima de la sympathie, voire de la pitié, pour Yuko, mais aussi pour Ken et les autres employées.

Enfin, difficile de parler d’une œuvre de Kazuo Kamimura sans évoquer ce graphisme éblouissant. L’auteur nous offre toujours autant de magnifiques planches, montrant une réelle maestria technique et une belle palette de style. Perspectives, allégorie, paysages, Kazuo Kamimura offre un vrai récital dans ce titre, où les dernières pages permettent une fin en apothéose pour quiconque est sensible à ce type d’audace. Si vous en avez l'occasion, n'hésitez pas à jeter un œil !

Avec deux gros volumes de 500 pages, 2 excellentes préfaces, une postface passionnante et des bonus intéressants, les éditions Kana permettent au Club des divorcés de disposer d’une édition à la hauteur du contenu, haut de gamme. Réaliste, brut, sans concession et remarquablement mis en images, Le club des divorcés saura satisfaire tous les amateurs de grande BD, ainsi peut-être qu’une frange de ceux considérant le graphisme comme « vieillot », ce qui est loin d’être le cas. Une œuvre remarquable, à tous points de vue.

En bref

Avec deux gros volumes de 500 pages, 2 excellentes préfaces, une postface passionnante et des bonus intéressants, les éditions Kana permettent au Club des divorcés de disposer d’une édition à la hauteur du contenu, haut de gamme. Réaliste, brut, sans concession et remarquablement mis en images, Le club des divorcés saura satisfaire tous les amateurs de grande BD, ainsi peut-être qu’une frange de ceux considérant le graphisme comme « vieillot », ce qui est loin d’être le cas. Une œuvre remarquable, à tous points de vue.

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