Critique Manga Mimic Royal Princess #1

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Mimic Royal Princess

par Sherryn le dim. 1 mars 2015 Staff

Je savais que Mimic Royal Princess était assez attendu, mais je dois bien dire que je ne m'attendais pas pour autant à apprécier autant ce manga !

En le débutant, on pénètre d'emblée dans un monde fantasy où l'on se sent complètement dépaysé. En effet, nous y découvrons un univers où les femmes dominent les hommes, lesquels ne valent pas grand chose sur le plan social. Ainsi, deux jeunes garçons imprudents peuvent sans autre forme de procès, être capturés et vendus comme esclaves, et c'est ce qui va arriver à Albert et son meilleur ami au début de ce tome.

En lisant le synopsis, on pourrait facilement se dire "encore une série de travestis". Or, c'est bien le cas d'un certain côté, mais de l'autre, on évite l'aspect "il suffit de revêtir un habit de fille pour en devenir une" : Albert devra suivre un entraînement rigoureux pour se faire passer pour la princesse, et ses déboires sont d'ailleurs l'occasion de scènes humoristiques mais aussi de faire grandir son amitié avec Alexia au fur et à mesure du temps qu'ils passent ensemble (et cette amitié n'était pas spontanée au départ). Cela donne au récit un côté plus réaliste qui manque souvent à ce genre d'histoires.

Voilà déjà pour les deux premières bonnes surprises que réserve ce titre ; mais ce n'est pas tout ! Mimic Royal Princess montre en effet bien d'autres qualités encore.

Tout d'abord, le graphisme est superbe. Pas forcément original, mais on apprécie le souci du détail de l'auteur, qui remplit bien ses cases y compris les arrière-plan qui sont dessinés avec soin. Le découpage de l'action est également très bon et permet une lecture fluide et aisée, mettant en évidence les passages d'action ou les émotions des personnages.

Ces derniers bénéficient d'un réel travail de fond, en tout cas pour les principaux (pour les secondaires, on attend encore de voir). Non seulement ils ont chacun leur personnalité, leurs passés et leurs aspirations, mais de plus leurs interactions se révèlent très intéressantes. Ils apprennent à se découvrir et éventuellement à s'apprécier, seulement au fur et à mesure que le temps passe. De la même façon, ils apprennent à se découvrir eux-mêmes et on observe tout au long de ce tome, une plus ou moins forte évolution de certains d'entre eux.

Le cadre se révèle lui aussi soigné. Le royaume mis en place a une société et une histoire ; il est composé de multiples couches sociales. Mais surtout, les protagonistes qui y évoluent ont des objectifs plus ou moins subtils qui créent entre eux des frottements pouvant mettre en danger la vie des personnages principaux, ce qu'Albert ne va pas tarder à découvrir.

La dernière page réserve d'ailleurs un sacré rebondissement et c'est à ce moment-là qu'on comprend que la longue introduction dont on a bénéficié jusqu'ici, pour soignée et développée qu'elle soit, n'était que les prémices d'un récit qui sur le long terme, devrait réserver d'autres surprises, surtout avec le retour attendu d'un protagoniste qui ignore tout des changements de situation qui ont eu lieu, une confrontation qu'on attend avec impatience !

Si Mimic Royal Princess n'a certainement pas la maturité ni la complexité d'un seinen, cela reste une excellente surprise, surtout pour un shôjo tant sont rares les titres fantasy qualitatifs dans ce genre (en témoigne le très fade Yona, princesse de l'aube). Je remercie d'ailleurs l'éditeur de s'être abstenu de vendre ce titre sous ce label, ce qui aurait probablement et très injustement, réduit son public car il est à peu près certain que chacun peut se pencher sur ce manga et l'apprécier pour ses justes qualités.

En bref

Je savais que Mimic Royal Princess était assez attendu, mais je dois bien dire que je ne m'attendais pas pour autant à apprécier autant ce manga ! Si Mimic Royal Princess n'a certainement pas la maturité ni la complexité d'un seinen, cela reste une excellente surprise, surtout pour un shôjo tant sont rares les titres fantasy qualitatifs dans ce genre (en témoigne le très fade Yona, princesse de l'aube). Je remercie d'ailleurs l'éditeur de s'être abstenu de vendre ce titre sous ce label, ce qui aurait probablement et très injustement, réduit son public car il est à peu près certain que chacun peut se pencher sur ce manga et l'apprécier pour ses justes qualités.

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