Critique Manga Alice in Kyôto forest #1

7
Alice in Kyôto forest

par Tampopo24 le mer. 19 juin 2024 Staff

Quand Alice rencontre les esprits de Kyoto

Avec son sujet et ses belles couvertures chatoyantes, cette énième réinterprétation du cultissime Alice in Wonderland a facilement trouvé son chemin jusqu'à moi. Vaut-il le coup ? Propose-t-il quelque chose de neuf ?

L'avantage du titre, c'est que cette réinterprétation de Mai Mochiduki et Niwa Haruki est courte : juste 2 tomes et que les dessins sont vraiment jolis, respectant bien les codes du shojo, versant "sweet lolita" avec tous ces froufrous, ces fleurs, ces peluches, etc. C'et une Alice à la fois très japonaise et très occidentale vue par des japonais qui nous est proposée. Il y a donc lieux connus et dépaysement tout à la fois.

Les autrices nous propose en effet de découvrir un Kyoto fantastique de carte postale en suivant la jeune Alice qui y part sur un coup de tête ne voulant plus rester à charge de la famille qui l'a recueillie à la mort de ses parents. Mais quand elle arrive, elle n'est pas exactement accueillie par le Kyoto qu'elle croyait, celui où elle pensait retrouver le doux Ren, garçon croisé dans son enfance. A la place, ce sont des peluches qui parlent qui la conduisent vers une maison de maiko, apprenties geisha, où elle va devoir trouver sa place.

Si j'ai trouvé le scénario un peu léger pour être gentille, reprenant très peu de codes de l'Alice de Lewis Caroll, j'ai beaucoup aimé la façon dont les autrices développent leur atmosphère étrange et fantastique qui va venir peu à peu entourer et nourrir leur héroïne. C'est beau, charmant et triste à la fois. Il se dégage une vraie mélancolie, à la Princesse Sara de cette héroïne orpheline, passionnée de littérature, qui cherche sa place et avance en trébuchant à chaque fois mais se relève. Le décor où elle se retrouve est vraiment gentiment étrange, comme dans les contes traditionnels japonais où on voit ces animaux humaniser marcher et vivre comme nous, suivre des processions et faire preuve d'une magie brumeuse. On se sent aussi perdu qu'elle dans tout ça. 

Je suis encore en train de chercher l'histoire, je le confesse, mais j'ai aimé ce voyage étrange. J'ai beaucoup aimé les décors et la narration confusante qui nous met vraiment dans la peau de l'héroïne et nous fait vivre l'aventure à son niveau. J'ai aimé les développements autour du pouvoir de la littérature pour les âmes seules et perdues. J'attends en revanche une critique plus franche de l'industrie des maiko/geisha qui est bien trop édulcoré et fantasmé ici, alors que la réalité... 

En bref

Premier tome d'une aventure étrange, qui n'est pas tout à fait une revisite d'Alice à part quelques brefs marqueurs, mais qui offre son propre fantastique japonais saupoudré de cette fascination qu'ils ont pour la littérature occidentale. C'est charmant, très sweet lolita et sweet gothic. C'est surtout encore un peu superficiel malgré le thème fort de l'abandon et de la quête de soi. Je demande à voir la suite et fin dans le prochain tome.

7
Alice in Kyôto forest
Positif

Un charmant univers graphique

Une réinterprétation sweet lolita du gothique victorien

Une narration qui perd, embrume et met à la hauteur de l'héroïne

Negatif

Un scénario très mince

Une réinterprétation de loin très loin de l'Alice de Lewis Caroll

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