L'âge d'or de l'Isekai

Le genre de la japanimation qui a la côte

Sword Art Online, Log Horizon, Konosuba, Re Zero pour ne citer que les plus illustres… La japanimation nous a, durant ces dernières années, souvent transportés dans ces histoires de plongée dans un autre monde. Ce sous-genre qui divise les fans d'animés à droit cet automne au retour de son plus célèbre représetant : Sword Art Online Alicization. Pour célèbrer le retour de SAO sur nos écrans, parlons un peu de la vague Isekai des années 2010 et de son impact dans l'animation japonaise. 

log horizon anime

Déjà, une question essentielle : qu’est-ce que ça veut dire Isekai ? Isekai signifie littéralement monde alternatif, ou monde parallèle. Le cœur même de toutes ces oeuvres, c’est le voyage d’une personne lambda (souvent un adolescent ou jeune adulte hikikomori) dans un monde d’héroic-fantasy ou il va devenir le héros qu'il aurait toujours voulu devenir.

Le genre suit ses codes et suit son cahier des charges : la découverte de ce nouveau monde, la rencontre avec de nouveaux camarades, un mystère autour de la raison de son arrivée dans cet autre monde. Ce sont les règles principales de l’Isekai, qui ne sont, heureusement, pas toujours respectée par les créateurs. L'exceptionnellement hilarant Konosuba en est un des meilleurs exemples à ce jour.

Le fait est que depuis les années 2010, le genre de l’Isekai a connu une sacrée recrudescence qui a démarré avec un évènement, un animé qui est devenu un pilier de la japanimation. Un animé que je n’aime vraiment pas, et qui m’a fait entrer en conflit avec le genre Isekai avant que Log Horizon, Konosuba, Re Zero, Grimgar me réconcilie plus tard. Cet animé, c’est bien sûr Sword Art Online.

sao screenshot

Un light novel débuté en 2009, 20 tomes sortis à l'heure actuelle, plusieurs mangas sur chaque arc de l’histoire, des spin-offs en mangas ou romans ; un animé, les 48 épisodes de Sword Art Online sorti sur deux saisons en 2012 et 2014 ; des jeux vidéos et j'en passe. SAO est une licence plus que faste, qui continue à se developper.

Le public a aimé en nombre Sword Art Online, c'est indéniable. En convention, les cosplays de Kirito et Asuna devenaient légions. Une vraie guerre d’opinion entre les pro et les anti SAO se déroulait quotidiennement sur Internet ou IRL (je vous laisse deviner dans quel camp je me trouvais…).

Cette réussite populaire mondialement à servi de déclencheur. Certes, l'Isekai existe depuis le début de la japanimation, mais les studios et producteurs ont vu la naissance d'une vraie poule aux oeufs d'or. Désormais, on a droit à des animés formidables, des simplement sympathiques ou des purs navets (In Another World With My Smartphone, la décadence de l'Isekai...), le calendrier des sorties animés semble s’imposer une règle : un Isekai par saison, au minimum.

overlord screenshoot

Cet été, on a eu droit à trois animés avec un pitch Isekai : la saison 3 d’Overlord, Hyakuren no Haou to Seiyaku no Valkyria et Isekai Maou to Shoukan Shoujo no Dorei Majutsu. Trois œuvres qui semblent classique, dont deux avec un gros point commun (le héros est le grand méchant de l’univers dans lequel il est transporté). Et la saison prochaine, c’est Moi, Quand Je Me Réincarne en Slime qui va accompagner SAO dans notre transport vers un monde d’héroic-fantasy. Avant l'hiver 2019, ce sera le tour de The Rising of the Shield Hero… Rien que sur les écrans, l’Isekai est présent tous les trois mois.

Les isekais sont si nombreux et font tant parler d’eux que beaucoup de personnes se sont mis à détester le genre en soi. Parfois sans même discerner œuvre par œuvre : si ça ressemble à de l’Isekai, ça doit finir dans une poubelle au plus vite. Une conséquence négligeable de l’énorme écho de Sword Art Online, Overlord, Log Horizon et bien d'autres.

Une grande quantité d’œuvres tournant sur l’Isekai peuvent conduire le spectateur à une overdose, qui lui rendra le genre totalement repoussant. Mais c’est comme pour tout : a moins d’être un fan du genre, regarder un Isekai de temps en temps ne peut pas faire de mal. Les décors d’héroic-fantasy, les grandes aventures, c’est quand vachement bien et certaines oeuvres ont leurs originalités, leurs particularités.

Supmad

Commentaires (11)
  • Supmad
    Supmad
    Staff

    @KssioP Quand j'ai dit années 80-90, c'était pour des animés comme Vision d'Esclaflowne ou El Hazard :)

  • KssioP
    KssioP
    Staff

    Ouais pour moi aussi Isekai, je pense tout de suite à Hack/Sign et ça date pas des années 90 mais de 2002 ;)

  • Supmad
    Supmad
    Staff

    @Belkram je vois ce que tu veux dire sur la nuance de l'Isekai, mais pour ce papier, je suis parti du principe que pour le public d'aujourd'hui, l'Isekai se rapporte beaucoup à SAO. Réponse collective : pour cet article, j'ai voulu parler du boom post-SAO, uniquement en se focalisant sur la décennie actuelle. Mais ce week-end, je compte publier un article sur l'origine et les premiers grands noms de l'Isekai dans les années 80-90 (probablement pour ce dimanche) :)

  • Belkram
    Belkram
    Membre

    Article intéressant, mais, à mes yeux, basé sur un postulat erroné: SAO n’est pas un isekai mais une histoire basée sur la réalité virtuelle dans les jeux vidéo (comme Tron à l’époque). Le principe de l’isekai est que le héros est intégralement transporté dans un autre monde ou monde parallèle et disparaît de son monde d’origine (mort ou vivant selon les histoires). Dans SAO, seul l’esprit des protagonistes est coincé dans un jeu virtuel alors que leurs corps sont toujours bien dans le monde d’origine (et peuvent même y mourir). Pour moi, SAO ou Accel World ne sont pas des isekais contrairement à Konosuba, Grimgar ou Arifureta. Pour Log Horizon et Overlord, c’est moins clair car on ne sait pas ce qu’il advient des corps des joueurs dans le vrai monde. Comme Derelict, je regrette qu’on ne mentionne pas Escaflowne. Concernant les ancêtres ou précurseurs, le premier qui me vient à l’esprit est Shurato que l’on a pu voir en français à la télévision à l’époque (oui, je sais que je suis vieux

  • Tori
    Tori
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    Comme Derelict, je trouve dommage, dans un article sur le sujet, de ne pas évoquer Fushigi Yûgi ou Escaflowne… Ce sont les deux premiers titres qui me viennent à l'esprit quand on parle de personnage transporté dans un autre monde. Revenir sur l'origine du terme aurait pu être intéressant aussi... ça proviendrait apparemment du titre d'un roman de Haruka Takachiro : "Isekai no yûsha" (le héros d'un autre monde). Le genre existait déjà, mais le terme a été utilisé grâce à cette œuvre.

  • caraVANe
    caraVANe
    Membre

    Pour moi la base c'est Wataru... Bon il a pas été aidé par son adaptation merdique de feu la 5 mais bon, ça reste pour moi un très bon souvenir.

  • Derelict
    Derelict
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    bien vu Tsuka sur .hack// , j'avoue qu'au moment où j'écrivais mon message il m'est complément sorti de l'esprit, honte sur moi :p

  • Willos
    Willos
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    "Les décors d’héroic-fantasy, les grandes aventures, c’est quand vachement bien et certaines oeuvres ont leurs originalités, leurs particularités." Ouai, surtout que parfois, y a juste le premier épisode qui caractérise l'isekai, après, mise à part que le résonnement du héros qui tend à se rapprocher de celui du spectateur, ça n'apporte strictement rien au genre, si ce n'est la quête annexe qui consiste à le faire retourner dans son monde. En rajoutant un prologue et un épilogue, on pourrait rendre isekai presque n'importe quoi. La différence je dirais qu'elle vient plus du côté du jeu vidéo, où la 3D de ces dernière années à fortement augmenté l’immersion, délestant l'intrigue et la narration du même rôle. Le nombre de joueurs croissant, et les composantes RPG étant intégrées en masse dans tous les genres, cela optimise grandement le public potentiel et son effet de popularité. Un mauvais manga isekai se vendra ces temps-ci plus qu'un mauvais manga d'héroïque fantaisie fait par le même duo d'auteurs, idem pour les animés, et ce même si l’intégration de l'isekai apporte encore plus d'incohérence à l'histoire.

  • Tsukasael
    Tsukasael
    Membre

    yep perso isekai je pense a escaflowne mais surtout .hack//. J'aime pas du tout sao et quand j'entend et lis que ça inventé le genre j'en peux plus

  • Derelict
    Derelict
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    ah et merci pour l'article ( ça faisait un moment qu'il n y avait pas eu article -autres que les news sorties- qui me fasse réagir XD)

  • Derelict
    Derelict
    Membre

    Un petit clin d'oeil à des titres comme La vision d' Escaflowne, El Hazard ou Fushigi Yuugi , Juuni Kokuki (12 Royaumes) aurait été sympa pour un article sur les isekai, comme tu le soulignes c'est un genre qui a toujours existé, et avant que sao, log horizon, re:zero & co reposent de "nouveaux codes" sur ce genre, c'était les références, tout comme des titres zero no tsukaima (2006/ et gros succès à l'époque et personnellement même si je suis pas un inconditionnel de ce titre c'est vraiment à mes yeux celui qui a vraiment relancé cette vague dans le milieu des années 2000 avant même SAO) ou Isekai no Seikishi Monogatari (2009) qui ont posé les bases de tous les isekai à tendance "haremisante", ou le très léger et fun Dog days (2011). Je regrette un peu le début de cette période où chaque titre avait une "identité" ( qu'on l'apprécie ou non ) , là je sais pas si c'est l'overdose de titres ou le simple fait que plusieurs titres emblématiques ont marqué de leur empreinte le genre mais c'est vrai que genre tourne un peu rond et peu de titres récents se montrent audacieux, à croire qu'il cherche tous à trouver comment appliquer la recette du succès qui a permis à SAO pour ne citer que lui d'exploser à ce point -___- PS : La vision d' Escaflowne reste et restera mon premier choc isekai et surement l'un des meilleurs même si c'est possible que ça ait pas super bien vieilli pour les nouvelles générations de téléspectateurs habitués aux haute résolutions et aux chara plus lisses :(