Critique Museum 1

Sanctions

Le lieutenant Hisashi Sawamura est un bourreau de travail, à tel point qu’il a complètement délaissé sa femme et son fils pendant des années. Il vit désormais tout seul et se retrouve face à une enquête d’envergure…

MUSEUM © Ryosuke TOMOE / Kodansha Ltd.


La police fait face à une série de meurtres plus étranges les uns que les autres et qui sont manifestement l’oeuvre d’un esprit malade ! Le tueur laisse à chaque fois un mot qui fait office de titre, le premier étant “La sanction de la pâtée pour chien”... étrange non ? Le lieutenant Sawamura en est sûr : ces mises en scène ont forcément une signification et il est bien décidé à retrouver le meurtrier coûte que coûte.

Un vrai bon thriller !

Ryôsuke TOMOE, inconnu au bataillon, ne perd pas de temps dans ce premier tome et nous plonge dans une ambiance sombre à souhait. C’est ainsi qu’après une rapide introduction qui nous aide à appréhender la situation familiale de Sawamura, on arrive directement sur une scène de crime bien sordide. En effet, il s’agit d’une jeune fille ayant été dévorée par des chiens ! Le ton est donné et à partir de ce moment-là, on s’attend à tout !

L’ambiance est sombre et sérieuse mais la narration très fluide. Les dialogues entre les personnages sont plaisants et leur raisonnement est logique… le réalisme est donc au rendez-vous ! De plus, l’auteur fait de vrais efforts de mise en scène pour susciter la surprise et l’immersion mais conserve un découpage pourtant très classique qui colle bien à l’histoire.


MUSEUM © Ryosuke TOMOE / Kodansha Ltd.


On regrettera juste le profil très stéréotypé (dans le monde du manga) de la 2ème victime. C’est le genre de personnage qu’on a trop vu dans bon nombre de séries. Mais par chance, il n’y a pas de lycéenne en uniforme pour une fois !

L’enquête avance relativement vite mais n’oublions pas que ce manga ne comporte que 3 tomes ! Mais malgré tout, on n’a pas d’impression de précipitation et l’auteur développe son intrigue comme il faut.

Pour le moment, Museum est dans la veine du film Seven par plusieurs aspects mais je n’énoncerai pas lesquels pour ne pas en révéler trop sur le scénario. A noter que, chose rare, on sent que ce manga est vraiment destiné aux adultes. On ne retrouve pas de petits éléments qui viennent adoucir le tout comme des personnages à l’air trop juvénil ou de l’humour inutile.

Bon dosage

La grande qualité de cette série est certainement la narration. Même si les meurtres sont assez originaux, l’auteur ne tombe pas dans l’exagération. Son seul but est de nous faire aller où il le souhaite et de nous surprendre. Sawamura, le personnage principal, n’est pas au mieux psychologiquement parlant. Il est quelque peu torturé par sa situation familiale et cela le hante régulièrement.

Le rythme est soutenu mais pourtant, il n’y a pas tant d’action que cela. Seule la dernière partie du tome propose une scène d’action mais elle tombe à point nommé et vient donner une coup de fouet au scénario. En tout cas ce premier tome se lit plutôt vite et on ne s’ennuie jamais… c’est bon signe non ?

L’auteur offre ainsi un récit qui est pour le moment bien équilibré et la sauce prend bien comme on dit ! 

Un final bien pensé

Ici, je parle bien sûr du final de ce premier tome et autant vous dire que l’auteur joue avec nos nerfs ! Alors qu’on pensait se trouver face à une histoire de serial killer relativement classique mais bien maîtrisée, on se laisse surprendre avec plaisir par la fin de ce tome qui donne une toute autre dimension au personnage du tueur. Par contre, même si on a clairement envie de lire la suite, on ne peut s’empêcher de se demander ce que l’auteur aura à dire dans les deux tomes suivants. En effet, vu comme l’intrigue a déjà bien avancé, on peut être amené à se dire qu’un seul tome aurait suffi pour conclure cette série.

Skeet

Créateur de Manga Sanctuary et avant tout lecteur de manga depuis la fin des années 80.
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