Critique Le comte de Monte Cristo 1

Edmond Dantès est un jeune marin marseillais qui a tout pour lui : promu récemment capitaine et bientôt marié avec Mercédès, une jeune femme d'une beauté divine très convoitée, il ne pouvait rêver mieux. Malheureusement, le bonheur attire la jalousie. Suite à un coup monté, il se fait injustement enfermé pendant 14 ans au château d'IF, lieu où aucun prisonnier ne peut avoir de visite.

Durant ces quatorze années, il passe par divers états d'esprit, comme l'incompréhension, le désespoir puis la haine, l'envie de vengeance. On suit l'évolution du personnage d'une manière assez habile. On en voit suffisamment pour le comprendre et l'apprécier, mais l'auteur garde du mystère pour inciter le lecteur à raisonner et à comprendre par lui-même la situation dans laquelle Edmond se trouve.

Après sa longue phase d'incompréhension où personne n'a daigné lui expliquer la raison pour laquelle il se trouvait éloigné de tous, il finit par envisager le fait qu'il ait pu être trahi grâce à sa rencontre avec un vieil homme suffisamment sage pour l'aider à voir les choses d'un autre point de vue. Le troisième chapitre se concentre sur la mise en place de sa vengeance, avec le vieil homme qui lui transmit toute sa sagesse. Le vieil homme au bord de la mort lui révéla l'existence d'un trésor inestimable, qu'Edmond devra aller chercher à l'extérieur, sur l'Île de Monte-Cristo. Après avoir pris la place du corps du vieil homme décédé dans un sac qui fut jeté à la mer, il est enfin libre.

Mais à présent, il doit trouver le trésor et ainsi se venger de tous ceux qui lui ont volé sa vie. Au début de cette partie, j'avais un peu de mal à accrocher, car même s'il a passé 14 ans emprisonné, en tant que lecteur, le temps nous paraît minime. Il est donc beaucoup plus difficile de se mettre à la place du personnage et de comprendre comment il a pu devenir aussi glacial au point de vouloir détruire des vies alors qu'auparavant c'était un homme bon. Heureusement, la suite de l'histoire est très développée, ce qui fait qu'on adhère bien mieux à cette idée au fur et à mesure.

Edmond devient le Comte de Monte-Cristo (référence à l'Île sur laquelle il a trouvé sa richesse donc), et met en place sa vengeance comme si c'était un théâtre. Chaque pion qu'il va manipuler aura un rôle précis à jouer et même si le lecteur n'a aucune surprise, il est tout de même plongé dans l'univers, car l'intérêt de ce manga ne réside pas dans la finalité, mais dans le cheminement pour l'atteindre. Chaque scène (ou presque) est suivie d'explications par rapport au passé, afin d'expliquer pourquoi telle personne est manipulée, en exposant le rôle qu'ils ont joué dans l'arrestation du Comte. Et on peut dire que c'est très intelligent, car le scénario est fait de manière à plonger les « antagonistes » dans une profonde souffrance, Edmond cherche à tout leur prendre comme ils l'ont fait pour lui. Les tuer n'aurait aucun intérêt pour lui, qui a passé plus d'une décennie isolé de tous, au point d'en perdre la tête, ou presque.

Ce que j'ai beaucoup apprécié, c'est que l'auteur a pris tout son temps afin d'offrir une fin à chaque personnage important, qu'elle soit positive ou non. Ce qui fait que ce One-Shot se suffit totalement, il n'y a pas ce sentiment d'inachevé ou de fin bâclée comme on a l'habitude de le voir sur ce genre de titre. À vrai dire, le titre m'intriguait du fait que ce soit une reprise du « Comte de Monte-Cristo » d'Alexandre Dumas, mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi bien. Tout de ce manga est fait pour être appréciable, et l'histoire est suffisamment ficelée pour qu'aucun élément ne paraisse incohérent.

Niwo

Grand fan de philosophie et de psychologie, je préfère les séries assez profondes avec une certaine maturité. Je lis des mangas depuis ma tendre enfance et depuis je n'ai jamais arrêté de m'y intéresser. J'ai besoin qu'on me force à réfléchir et remettre en cause la société dans laquelle on vit pour réellement apprécier une oeuvre (Inio Asano entre autres.).
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