Chronique : Sukedachi 09 2

Après un premier tome relativement convaincant de part son originalité, on entame ce deuxième tome en se demandant si, passé l’effet de surprise, l’auteur arrivera à nous convaincre. Pour ma part, la réponse est oui… et pourtant ce n’était pas gagné d’avance.
En effet, avec une telle idée de départ, on pourrait avoir vite fait le tour de la question et se retrouver rapidement dans un schéma répétitif.

Mais dès la fin du premier tome avec l’enlèvement d’Haruka, la copine journaliste de Yûji, l’auteur casse le rythme établi dans le premier tome et en profite pour nous proposer une réflexion sur le rôle des médias et les abus de certains journalistes prêts à tout pour faire vendre. Ce passage inattendu s’avère plutôt efficace car tristement réaliste.


© 2015 Seishi Kishimoto / SQUARE ENIX CO. LTD.


En fait ce tome est relativement complet et l’auteur développe pas mal d’aspects à la fois, évitant ainsi la monotonie. Toujours avec ce désir de nous faire réfléchir sur cette fameuse loi de réparation, il s’amuse à nous démontrer que tout n’est pas blanc ou noir et qu’il est parfois difficile de savoir si cette loi est juste. Ainsi, on a le point de vue du côté du condamné et de sa famille ce qui est vraiment très intéressant. Mais la partie la plus intéressante du tome pour ma part est la dernière histoire qui est à la fois poignante et intelligente. Par contre, certains chapitres s’avèrent un peu poussifs en terme de narration et le rythme en pâtit quelque peu.

Le fait que la partie “exécutions” soit anecdotique dans ce tome est une évolution dans le bon sens. Le premier tome faisait un peu dans le sensationnel pour attirer le chaland sûrement mais ici, l’auteur en profite plutôt pour développer ses personnages et nous présenter plus en détails l’environnement des Sukedachi et ce à quoi ils font face au quotidien.


© 2015 Seishi Kishimoto / SQUARE ENIX CO. LTD.


Une “prise de risque” appréciable sachant qu’il aurait pu se contenter d’une succession d’exécutions qui aurait vite lassé un certain lectorat je pense. Bref, un très bon point ! Par contre, pour le moment certains Sukedachi n’ont pas du tout été mis en avant et ils ne se font remarquer que par leur apparence singulière ou leur caractère déroutant. Il y a fort à penser que l’auteur les garde sous le coude pour la suite mais pour le moment ils se fondent dans le décor.

Skeet

Créateur de Manga Sanctuary et avant tout lecteur de manga depuis la fin des années 80.
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