Chronique : Demokratia T.4

Les aventures de Mai continuent...


Le vieil Oikawa, atteint d'un cancer en phase terminale, a décidé de mettre fin à ses jours. Or, après l'avoir sauvé une première fois, certains votants de Dēmokratía se sentent responsables de son devenir. Seulement, peut-on sauver quelqu'un malgré lui ? Les partisans de l'intervention vont tenter d'en convaincre la communauté et l'intéressé... Mais ils ignorent encore tout de la menace que l'un d'entre eux fait peser sur Mai et qui va obliger Maezawa à sortir de sa réserve !

Ce nouveau tome de Demokratia pose encore de nouvelles questions et ici, on s'attarde sur l'une d'entre elles : peut-on encore choisir comment on veut mourir ? C'est en tout cas la volonté d'Oikawa, ce vieil homme atteint d'un cancer. Voyant que celui-ci veut en finir au plus vite, les membres de la communauté Demokratia vont essayer de le convaincre. Mais à quoi rime la vie quand on sait qu'on ne manquera plus à personne ? Autant de questions existentielles sur la solitude, le sens de la vie et donc le droit de mourir.
 

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L'auteur rentre dans des explications détaillées concernant l'hospitalisation à domicile et l'organisation des soins car une des membres de Demokratia est élève infirmière et plutôt bien renseignée sur le sujet. Ce passage, bien qu'intéressant sur le fond a du mal à s'intégrer naturellement à la narration. Ceci dit, j'ai bien apprécié la mise en avant du caractère potentiellement égoïste de la démarche des personnes qui ne veulent pas laisser mourir Oikawa. Comme le souligne l'intéressé, tout ceci a peut-être pour but d'éviter la culpabilité qui résulterait de sa mort... On rentre là dans quelque chose de philosophique qui nous fait donc réfléchir sur l'existence des actes réellement désintéressés. Mais ne nous y trompons pas, même si l'auteur met le doigt sur ces choses-là, il tient surtout à montrer que malgré tout, il y a toujours quelque chose qui nous raccroche à la vie, même de manière inconsciente.

Ce qui est sûr, c'est que l'auteur n'aime pas juste survoler un sujet et n'hésite pas à consacrer près de 70 pages à la "confrontation" entre Oikawa et la communauté Demokratia. Ils se renvoient la balle et usent de tous les arguments possibles afin de bien traiter le sujet. Demokratia est clairement le prétexte pour traiter de sujets de société, propices à la réflexion.

Avec la découverte de la fille d'Oikawa et le danger qui pèse sur Mai, ce tome possède son lot de rebondissements mais je trouve toujours qu'il y a vraiment un souci de narration et de rythme. Le fond est toujours intéressant mais on a l'impression que l'auteur laisse de côté l'intrigue et ne tient pas vraiment les promesses faites dans le premier tome.

Skeet

Créateur de Manga Sanctuary et avant tout lecteur de manga depuis la fin des années 80.
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