Chronique : Demokratia T.3

Que vaut ce 3ème tome des aventures de Fuyu ?


L'expérience Dēmokratía a mal tourné : suite à un “incident”, Mai a frappé Iguma qui est mort des suites de ses coups. Suspecté dans cette affaire, Taku Maezawa, le créateur de Dēmokratía, a pris la fuite et tente d'échapper à la police tout en suivant le devenir du robot humanoïde à distance. Les faits et gestes de Mai sont désormais entre les mains de la communauté qui la contrôle… mais au fond, peut-on espérer une once d'humanité de la part d'un corps dénué de conscience ?

Taku n'est maintenant que le spectateur de son oeuvre et ne peut que suivre les actions de Fuyu comme un utilisateur lamba de Demokratia. Du coup, il devient un personnage secondaire dans ce 3ème tome alors que les utilisateurs deviennent les véritables protagonistes.

Ce volume est certainement le plus lourd à lire depuis le début. L'auteur donne la parole aux utilisateurs de Demokratia qui débattent de plus en plus sur bon nombre de sujets en relations avec les rencontres qu'a pu faire Fuyu. Il est certes intéressant de donner un peu de profondeur au récit et aux idées véhiculées par le manga mais dans le cas présent c'est franchement trop. Le rythme en prend un sacré coup et je me suis surpris à vouloir en finir avec ce tome. Au lieu d'agrémenter le récit de quelques réfléxions, l'auteur nous balance tout d'un coup et pendant des pages et des pages. Dommage car ce qui est évoqué n'est pas dénué d'intérêt bien au contraire, mais là, la lourdeur prend le dessus.
 

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Mais tout ceci a au moins le mérite de montrer les limites de Demokratia et les dérives des systèmes basés sur la démocratie, sujet qui donne matière à réfléchir. On voit aussi émerger des idées extrêmistes et des conflits entre les utilisateurs du programme. L'auteur continue de nous proposer une histoire réfléchie mais attention à ne pas tourner en rond...

Graphiquement, je commence à avoir du mal avec Demokratia et ce, depuis le deuxième tome où l'utilisation de photographies pour les décors est utilisée à outrance et de manière que je qualifierais de "grossière". Beaucoup de mangaka utilisent cette méthode afin de dessiner des décors ultra réalistes mais là, c'est limite si cela ne jure pas avec ce qui a vraiment été dessiné comme les personnages et les objets présents. Je me doute que cela fait gagner du temps mais franchement, je préfèrerais des décors faits à la main quitte à ce qu'ils soient moins précis et réalistes.

Skeet

Créateur de Manga Sanctuary et avant tout lecteur de manga depuis la fin des années 80.
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