Critique Manga L'Attaque des Titans #25

Je ne le dirais jamais assez, mais L'attaque des titans est ce que j'appelle une œuvre aux qualités scénaristiques exceptionnelles. Le genre d’œuvre où il faut toutes les pièces du puzzle pour l'apprécier pleinement et en comprendre le sens. Et ce 25ème tome ne fait pas exception, au contraire. Les derniers tomes étaient tellement riches en informations essentielles que le manque d'action se faisait ressentir. Mais cette fois-ci, nos personnages préférés reviennent en beauté pour nous ouvrir un tome d'une qualité rare. Une série ne me transporte pas extrêmement souvent, il manque toujours quelque chose, ce quelque chose que L'attaque des titans a à chaque tome, comme si c'était devenu une habitude de frôler l'excellence.

Quand tout un monde s'écroule

En commençant L'attaque des titans, je n'aurais jamais pensé que ça irait aussi loin, que l'auteur aurait été capable de créer un scénario de cette qualité. Mais c'est indéniable, et ce tome ne fait que confirmer mon avis général. Reiner et Eren, le retour... Autant dire qu'on pouvait attendre des retrouvailles intenses, puisqu'ils ont un passé commun assez spécifique. Reiner semblait assez fébrile à l'idée de revoir Eren, et d'avoir la réalité devant ses yeux, alors qu'il cherchait à se la cacher lui-même et à ses proches. Sa condition ne lui permettait de toute façon pas de tout remettre en cause, alors qu'on lui avait inculqué dès l'enfance que les Eldiens étaient mauvais et que ceux présents sur l'Île du Paradis devaient être éradiqués. Si on creuse plus en profondeur quant à cette situation, on se rend compte que le fond développe un véritable problème : la discrimination d'un groupe d'individus. Comme quoi, si on t'apprend dès l'enfance que telle chose est mauvaise, tu auras du mal à remettre ces propos en question, quitte à faire preuve de discrimination injustifiée. Quelques paroles peuvent influencer une vie, comme celles du peuple de Mahr, ou des eldiens qui sont à leur service. Est-ce qu'en commençant L'attaque des titans, on aurait pu imaginer qu'on en arriverait là ?

Avec Eren qui s'infiltre chez l'ennemi, prêt à attaquer pour renverser leur monde. Suivi par nos héros préférés, tels que Mikasa, Levi, Jean, Conny et j'en passe. Je ne sais pas quelle sera l'issue de ce combat, mais peu importe. Car dans tous les cas, l'adrénaline qu'on peut ressentir en lisant ce tome n'a pas de prix. Il y a tellement d'enjeux, d'espoir qui en émane que ça en devient magnifique, magique. Et c'est bien évidemment accentué grâce au génie de Hajime Isayama, capable de te transporter à travers les combats ou les scènes à émotions fortes.

Tout ce chemin traversé

Eren est devenu un homme accompli. Même s'il n'est pas passé au-dessus ses idées de vengeance, il est loin de l'enfant qu'il était lorsque le titan colossal a détruit les murs. Il a tellement évolué que je pense pouvoir dire sans m'avancer que j'ai rarement vu des personnages évoluer autant. Autant psychologiquement que physiquement, il a changé du tout au tout (il y a été forcé, il faut dire) et a beaucoup plus l'étoffe d'un personnage principal digne de ce nom. Et il n'est pas le seul. Tous ses compagnons que l'on suit depuis le début peuvent être fiers d'eux suite à ce tome. Ils ont tous survécu à tellement de chose que leurs opposants ne peuvent même pas imaginer.

Et les scènes d'action n'enlèvent rien au scénario, toujours très riche en révélations et rebondissements. J'ai toujours trouvé ça complètement passionnant, à quel point Isayama arrivait à jouer avec son œuvre au fil des pages. Tout évolue en harmonie, à tel point que l’œuvre atteindra sans doute la perfection à sa fin. Seule petite chose que je pourrais retirer à ce tome, c'est le fait qu'il est difficile de tout suivre. On est aussi perdus que les personnages au même moment et même si ça donne un style au récit, je trouve que ça peut casser légèrement le rythme parfois. Mais c'est un détail si on veut vraiment chipoter.