Critique Manga Letter Bee #20

On tient enfin entre les mains le tout dernier volume d’un titre à l’atmosphère unique et inspirée. On s’attend donc à un tome très rythmé et riche en révélation puisqu’il reste encore pas mal de questions sans réponse. Espérons que l’auteur parvienne à tout boucler et ainsi mettre un joli point final à sa série. C’est parti pour le dernier round !

Lag est enfin arrivé à Akatsuki, l’endroit où l’avenir des habitants de L’Amberground va se jouer. Accompagné de Zarbie et Chiko, il va devoir faire face à l’horrible spectacle qui se joue devant ses yeux. Malheureusement, nos héros n’auront pas réellement le temps de s’en retourner car l’heure presse et Spiritus commence déjà à éclore. Le défi à relever est de taille pour nos amis qui vont devoir jeter toutes leurs forces dans la bataille au risque d’y perdre leur propre vie. Le cœur réunit suffira-t-il à détruire ce titanesque insecte armure ? Combien de vie faudra-t-il encore sacrifier ?

Il est clair qu’à la lecture de ce tome, certaines de nos questions trouvent réponses et d’autres non. Dubitative par l’apparition d’un nouveau personnage à un tome de la fin, on constate avec plaisir que Zarbie joue un rôle important dans ce tout dernier acte. La découverte d’une partie de son passé explique en tout cas bien des choses. Un flash-back court mais intéressant qui mettra également en lumière ce lien si spécial unissant le head bee à l’impératrice ; les deux rouages les plus importants qui ont permis d’assurer le peuple et dont on ne connaissait pas grand-chose jusqu’ici.

Ensuite, Reverse va mettre son plan à exécution et l’auteur en profitera pour confronter Loyd à son père. On apprécie d’une part de voir ce personnage torturé se libérer de sa rancœur et d’autre part d’avoir la version du père concernant les évènements qui se sont passé durant son enfance. On aurait aimé tout de même en savoir plus sur le projet des esprits artificiels ainsi que sur les dirigeants de la capitale. Quelques flash-back auraient été plus que nécessaire pour permettre au récit de gagner en profondeur. Dommage, l’auteur avait vraiment une carte à jouer à ce niveau-là et quelque part on reste sur notre faim à ce niveau-là.

En ce qui concerne la bataille finale, elle est plutôt bien menée et on comprend enfin la raison pour laquelle Lag a été élu pour libérer l’Amberground de l’obscurité et des insectarmures grâce aux souvenirs lointains qu’il a réussi à rassembler. Tout le monde se mobilise pour aider Lag et le récit part un petit peu dans tous les sens mais cela reste compréhensible et plus ou moins maitrisé. Le dénouement n’est ni trop noir ni trop heureux.

Petit bémol, Lag qui avait gagné en maturité et dont le changement de mentalité nous avait réellement bluffé redevient le petit garçon pleurnichard du début de la série. Si on peut comprendre qu’il soit ému de retrouver sa mère, la régression est tout même un peu trop flagrante. C’est comme si l’auteur avait sauté un passage, ce qui est bien dommage puisqu’il n’aura pas réellement permis à son héros d’évoluer au final.

Je profite de ma chronique pour donner mon avis général et autant vous dire que je ne regrette absolument pas de m’être laissée tenter par l’aventure letter bee. La série vaut vraiment le détour grâce à son ambiance graphique unique grâce à l’utilisation de certains codes du courant steampunk. En effet, Le lecteur a toujours l’impression d’être plongé dans le noir dans l’Amberground ; les planches sont particulièrement fournies, détaillées et contrastées. Le style vestimentaire apporte vraiment une touche d’originalité à l’œuvre et le chara design des différents personnages est bien conçu. Les scènes d’actions sont lisibles et rendent bien dans l’ensemble. Rien à redire sur le trait de l’auteur qui m’a complétement séduite. Après, on pourra reprocher à l’auteur de ne pas avoir été assez loin concernant certains aspects du récit. L’idée de base est bonne, le métier de letter bee est passionnant mais on aurait aimé en apprendre beaucoup plus sur la vie des habitants, les légendes et sur les insectarmures. En plus certains moments de l’intrigue manquent de développement comme cela a été le cas avec le projet des esprits artificiels, les expériences ratées, l’organisation reverse et les dirigeants œuvrant à Akatsuki ; tout ceci reste malheureusement assez vague et aurait mérité d’être mieux exploité. On peut également regretter le fait que Noir soit devenu un personnage de second plan vers la fin. Au final, j’ai tout de même pris beaucoup de plaisir à lire la série qui malgré une intrigue un peu en dent de scie et quelques fausses notes m’aura captivé du début à la fin.