Critique Manga The Bride of the fox spirit

The bride of the spirit fox est le fruit d’une collaboration dans laquelle on retrouve Rihito Takarai aux dessins et Miryû Masaya au scénario. Si la première est déjà largement connue, c’est la première fois que l’on pourra découvrir le travail de la scénariste. Elle a par ailleurs reçu un prix pour le scénario de ce titre, on a donc hâte de se lancer dans cette lecture qui s’annonce chaleureuse et fraiche aux premiers abords surtout en ce qui me concerne puisque le titre ayant apparu quelques années à l’avance sur Amazon il me tardait de le découvrir.

« C’est toi qui viens de t’interposer humains ?! »

Shin n’a pas beaucoup de chance dans sa vie, il est complètement paumé, sans abri et sans argent. Désespéré, il trouve refuge dans un temple et se met à prier les dieux. C’est alors que son kotodoma se met à briller et qu’un étrange personnage apparaît devant lui en hurlant. Shin a sans le vouloir scellé une union avec Ginrei, l’esprit renard et mis son mariage en péril. Ils vont devoir unir leur force afin de réparer l’erreur qui a été commise et d’éviter le courroux de la future mariée, une renarde maléfique à 9 queues. Les deux jeunes gens vont-ils réussir à se dépêtrer de cette situation gênante ?

On est d’emblée embarqué par cette quête aussi fantastique que délirante grâce à une narration claire et dynamique de la part de l’auteure qui pose très vite le cadre et les enjeux de son récit. De plus, l’humour est assez présent grâce à la personnalité des différents personnages et qui apportent tous leurs contributions au récit qu’ils soient principaux ou secondaires. Le duo Ginrei/Shin fonctionne à merveille, le caractère hautain et le charisme de l’un contraste avec l’attitude dépassée et hébétée de l’autre qui se demande comment il en est arrivé là.

La promesse de vivre une belle aventure est là et toutes les conditions sont réunies pour nous faire passer un bon moment de lecture. Le rapprochement entre les deux jeunes gens va d’ailleurs être assez touchant et bénéfique surtout pour Shin qui est de nature défaitiste et qui au contact de Ginrei va prendre conscience que c’est à cause de cet état d’esprit toujours négatif qu’il ne trouve pas le bonheur. C’est un message très positif que nous délivre l’auteure ici et qui rend immédiatement les personnages attachants. Quant à la quête en elle-même, l’idée du kotodama est bien trouvée et son déroulement est assez plaisant avec une bonne dose de suspens. Seule ombre au tableau, la durée de cette quête qui est beaucoup plus courte que ce qu’on avait imaginé et qui nous laisse un peu sur notre faim. J’aurai largement préféré une vraie quête prenant place sur l’ensemble du tome plutôt à la place de ces deux histoires qui trouvent trop rapidement leur conclusion à mon goût même si cela reste agréable à lire au final. Un titre qui plaira sans aucun doute aux fans d’histoires mignonnes et fraîches. Par contre ne vous attendez pas à autre chose que de l’amitié entre Ginrei et Shin, ce n’était clairement pas le but de l’auteure mais la naissance de leur amitié est vraiment plaisante.

Aux dessins, on retrouve donc Rihito Takarai bien qui a rencontré un large succès dans nos contrées avec ses titres. Elle s’est essayée à plusieurs genres, yaoi, shonen-ai, shojo et nous a offert un travail de qualité à chaque fois. Plusieurs de ses titres sont d’ailleurs de gros coups de cœur, son trait raffiné et élégant en fait partie. Ce titre ne fait donc pas exception à la règle et les graphismes sont un véritable régal. En plus, on sent qu’elle s’est amusée avec ce titre puisqu’il est très différent des univers qu’elle a dessinés jusqu’à présent. Tout est réussi que ce soit les arrières plans ou les personnages et leur expression. En ce qui me concerne, le travail de Rihito Takarai compense largement les petites faiblesses du scénario.

Concernant l’édition, le travail est de qualité comme toujours.

Ce one-shot nous offre une lecture rafraîchissante et positive grâce à sa galerie de personnages haute en couleurs même si on aurait préféré passé plus de temps en leur compagnie. Difficile de réellement parvenir à développer un univers qui suscite toujours l’émerveillement comme celui des yokai dans un format aussi court et il aurait été plus judicieux de la part de l’auteure de se concentrer sur une seule quête au lieu de nous en servir deux qui trouvent leur conclusion trop rapidement. Quant aux graphismes de Rihito Takarai, ils parviennent sans mal à mettre en valeur le récit ; c’est beau, soigné et les fans de Kitsune seront ravies !