Critique Manga Les deux Van Gogh

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Les deux Van Gogh

par Suiginto le jeu. 2 avril 2015 Staff

Paris, 1885. On y rencontre Théodore Van Gogh, charismatique galeriste à la recherche de nouveaux talents qui sauraient exprimer un art nouveau loin des standards formatés de l'époque classique.
En effet, là où les canons prisés par l'Académie des Beaux-Arts vantent la représentation de scènes mythologiques ou de personnages célèbres, le petit cercle d'indépendants qui se constitue sous l'égide de notre héros (dont un certain Toulouse-Lautrec...) aime à peindre des paysages et des scènettes de tous les jours, ainsi que des portraits de gens écorchés par la vie.

Mais plus que tout autre, c'est surtout son frère Vincent que Théo compte mettre en avant...

Les Deux Van Gogh avait franchement tout pour me plaire, avec son illustration de garde envoûtante, à l'image d'ailleurs de la qualité générale des graphismes, tout bonnement magnifiques jusque dans les moindres détails.
Les avis sur la série sont mitigés toutefois, et j'avoue faire partie de ceux qui n'ont pas été touchés par l'émotion qui aurait dû se dégager de l'intrigue.
En revisitant de manière romancée la vie du célèbre artiste, Hozumi nous livre une histoire qui devrait être bouleversante, néanmoins de mon côté la sauce n'a pas pris.

Difficile d'analyser les raisons de ce rendez-vous manqué entre l’œuvre et moi, alors que les dessins sont si réussis, mais je pointerais peut-être un character-design trop parfait justement, versant dans la caricature (entre le charmeur, le benêt, le vilain...).
De plus, l'emphase narrative sur chacun des épisodes les plus importants du scénario (la confrontation face à Gérôme, celle entre les frères à l'église...) rend les réactions des protagonistes surjouées, et empiète sur le réalisme de l'ensemble.

Le twist final enfin, s'il est bien trouvé (surtout quand on connaît la biographie de l'illustre homme), achève finalement de nous rendre étranger le héros, Théo, dont les tourments et les résolutions nous touchent difficilement.

Glénat renoue pourtant à travers ce titre avec l'édition de joseis en France, et on aimerait tant en lire plus souvent! En compilant les deux tomes originels en un seul gros one-shot agréable en main, et possédant une couverture à rabats sans jaquette, l'éditeur a en tout cas fait le bon choix (surtout vu le prix relativement faible de l'ouvrage), et on espère sincèrement que cette publication en amènera d'autres dans la même veine.

En bref

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Les deux Van Gogh
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