Critique Manga Le pavillon des hommes #4

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Le pavillon des hommes

par Suiginto le mer. 18 févr. 2015 Staff

Avec l'annonce officielle et inédite du règne d'un shôgun féminin, l'ordre des choses s'en trouve temporairement bouleversé, mais les décisions audacieuses et fermes de Iemitsu permettent au Japon de se relever petit à petit en cette période de crise.

Nous suivons encore durant quelques pages le destin de nos héros si attachants, avant de les laisser à regret alors que la narration s'accélère et nous présente l'avènement du quatrième shôgun, en la personne de l'indécise Ietsuna.
Son histoire très courte est pourtant assez touchante à sa manière, on regrettera seulement un bond dans le temps un peu trop rapide sur la fin, qui de ce fait paraît un peu incohérent faute de repères temporels.

La dernière partie de ce quatrième opus nous fait ensuite découvrir le cinquième shôgun, Tsunayoshi, infiniment plus charismatique que son prédécesseur, mais également particulièrement odieuse et cruelle, à l'image de la déchéance lente et infernale qu'elle inflige à l'une de ses proches.

Les manigances de ses conseillers et de son entourage sont captivantes à suivre, tous les protagonistes de ce volet rivalisant d'ingéniosité et d’ambition.
On est loin d'égaler l'intensité émotionnelle et l'ambiance plus humaine et dramatique de l'arc narratif précédent, en revanche ce nouveau ton dans le récit n'est pas inintéressant, et on se passionne pour ces intrigues politiques pleines de piquant.

Les dessins toujours aussi sublimes et expressifs de Fumi Yoshinaga contribuent encore une fois à créer une immersion très réussie dans le scénario, en dépit de certaines relatives difficultés à la lecture (comme le nombre conséquent de personnages récurrents d'un tome à l'autre, qui peuvent parfois changer de nom ou d'apparence, et se situent aussi bien au Pavillon que dans un des villages).

Personnellement, pour mieux profiter de la complexité élaborée de l'univers de la mangaka, j'ai contourné le problème avec quelques griffonnements sur un brouillon - non pas une corvée mais un investissement à la hauteur de l'attention que mérite cette série!
Rassurez-vous toutefois, même sans se plonger à fond dans le moindre détail, le titre reste très accessible et délicieusement dépaysant et fascinant.

Un tome probablement un peu en-dessous du précédent de par son changement inévitable de cap et de personnages principaux, ce qui n'enlève rien aux qualités de l'ensemble.

En bref

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Le pavillon des hommes
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