Critique Manga Le pavillon des hommes #9

Ce neuvième tome se situe de façon rapprochée dans la continuité du précédent. Bien que le temps passe et qu'un nouveau shôgun parvienne au pouvoir, nous conservons beaucoup de personnages en commun dont on va continuer à suivre les aventures.

Le manga semble s'amorcer vers une possible conclusion prochaine puisque l'enquête sur les origines et la recherche d'un remède à la variole du tengû se poursuit. Le médecin hollandais dont on avait fait connaissance un peu plus tôt, reste sur le devant de la scène en tentant d'enseigner ses méthodes à des médecins japonais particulièrement réfractaires. Parallèlement, Gennai (personnage que l'on trouve toujours aussi attachant avec son dynamisme et sa personnalité qui "tranche" avec les usages bien guindés de l'époque) fait part de ses découvertes acquises durant ses pérégrinations.

Les intrigues de cour restent également sur le devant de la scène et l'on apprécie toujours autant la finesse avec laquelle ce manga dresse les portraits de personnalités humaines façonnées par les ambitions et les espoirs éventuellement déçus des générations précédentes. Dans ce volume, on suit particulièrement Sadanobu, une jeune dame au caractère bien tranché et pas particulièrement sympathique, qui va s'opposer à dame Tanuma dont on avait également pu suivre l'ascension sociale au volume précédent.

Les points forts de ce manga sont sans conteste sa justesse psychologique et la perspicacité avec laquelle est mise en scène une Edo revisitée par la variole du Tengû, les positions sociales de l'homme et de la femme ayant été bouleversées par cette dernière. En introduisant l'élément occidental dans son manga, l'auteur montre une vraie volonté de créer un récit aussi crédible que possible, invitant à la réflexion sur le cours de l'Histoire et les rôles des genres. Ce tome ne fait pas exception à la règle.

Très agréable à lire et d'une justesse étonnante, ce manga très intéressant est décidément à connaître.