Critique Manhwa Mijeong

Mijeong interpelle par sa couverture très soignée et délicate, avec ses couleurs pastels et son visage mélancolique.

A l'intérieur de ce one-shot on retrouve un type de dessin très impressionniste avec ses petites touches, qui désarçonne pas mal au premier abord. Les traits ne sont pas continus dans les décors, les visages juste esquissés et pas forcément très expressifs. On finit par s'habituer et par trouver certaines planches vraiment jolies, mais plus en tant qu'illustrations que pour vraiment raconter une histoire, car le dynamisme n'y est pas.

En parlant de raconter des histoires, c'est là que le bât blesse, et le pire c'est que la post-face analyse très bien le principal défaut de l’œuvre: l'idée de départ n'est jamais développée, les histoires n'ont ni retournements de situation ni fins pour la majorité d'entre elles.

La plus intéressante est finalement celle dont Jun Byun Byung n'est pas le scénariste, "Utility". On découvre dans cette nouvelle écrite par Youn In-Wan (Le nouvel Angyo Onshi) comment plusieurs enfants vont essayer de résoudre le problème posé par un cadavre...

A part celle-ci donc, les autres nouvelles du recueil sont plus des tranches de vie, des ambiances, sans que le récit parvienne à entraîner le lecteur ni à réellement marquer. On trouve pourtant parfois des personnages qui auraient pu être intéressants s'ils avaient été mieux développés ("Yeon Du, 17 ans") mais là encore l'absence de chute laisse le lecteur en suspens.

Bref, des histoires courtes au dessin particulier qui mérite votre curiosité, mais aux scénarios globalement peu aboutis, dans une ambiance poétique mais à la limite de l'hermétique.