Critique Manga Alice au Royaume de Trèfle - Cheshire Cat Waltz #1

Avant d'entrer dans le vif du sujet, il convient de préciser qu'Alice au royaume de Trèfle - Cheshire Cat Waltz n'est non pas la suite du manga Alice au Royaume de Coeur qui était lui-même l'adaptation d'un otome game (visual novel à destination d'un public féminin) du studio QuinRose, mais une des nombreuses adaptations du second jeu de la licence (chacun de ces mangas s'axant sur un "pairing" différent).
Voilà pourquoi, si Soumei Hoshino avait casé Alice avec Blood dans sa version, Mamenosuke Fujimaru entame son manga là où commence le jeu Clover no Kuni no Alice, à savoir avec une Alice ayant choisi de séjourner à Wonderland sans pour autant développer de relation avec qui que ce soit. Si la licence ne vous est pas familière, la lecture du premier manga est fortement recommandée afin de vous familiariser avec l'univers et les protagonistes. En effet, la présentation de ceux-ci dans ce second manga à parvenir dans nos contrées est tellement succinte que les nouveaux venus risquent fort d'être à leur tour perdus...


Le manga commence de la même façon que dans le jeu. Comme il est question ici de Boris, l'auteure a logiquement fait séjourner la jeune fille au parc d'attractions (la joueuse ayant le choix du lieu dans le visual novel d'origine). Mais elle ne tardera pas à être aspirée dans une sorte de monde parallèle... Un tout nouveau monde, de nouveaux personnages, et l'occasion d'approfondir les liens qui l'unissent aux habitants qu'elle connaît déjà: on évite habilement la redite et il ne faut pas attendre longtemps pour que la remise en question de la relation d'Alice avec Boris apparaisse. Certains trouveront peut-être cela trop rapide; les autres, ceux qui auront intégré le concept même de cette suite, apprécieront cette sorte de reprise de l'histoire là où elle s'était arrêtée. D'autant que même si les choses semblent en bonne voie, c'est loin d'être gagné, et le traitement de leur romance est assez touchant.

Alice au royaume de Trèfle diffère tout de même du premier manga sur un point: si celui de Soumei Hoshino permettait de découvrir l'univers et les protagonistes, Mamenosuke Fujimaru est plus proche de l'esprit du jeu d'origine et quasiment tout le tome s'articule autour de la romance entre Alice et son prétendant félin. La fidélité se retrouve également au travers de scènes qui feront sourire les connaisseurs, comme la scène du bain avec les jumeaux, ou l'arrivée d'Alice dans la forêt avec les portes, identique au jeu. A côté de ça, d'autres passages ont été inutilement massacrés, comme la rencontre avec Pierce qui donnait originellement lieu à une course-poursuite hilarante entre le loir et le chat... quel dommage que de l'avoir supprimée.


La vraie force d'Alice au royaume de Trèfle, c'est de pouvoir être lu aussi bien par les fans du jeu d'origine que par les autres qui auraient découvert la licence via le premier manga. A partir du moment où l'on sait ce que l'on va y trouver, le côté "adaptation de jeu de drague" se fait très peu ressentir durant la lecture.


La fidélité "graphique" se veut aussi à l'ordre du jour, le trait de la mangaka s'avérant relativement proche des graphismes des opus les plus récents de la série de visual novel. Objectivement, rien d'extraordinaire à signaler: ce n'est ni laid, ni exceptionnellement beau à regarder.

L'édition de Ki-oon est en revanche une fois de plus irréprochable en tous points. Papier suffisamment épais, impression impeccable, quatre pages couleur, des bonus sous la jaquette, une reliure qui semble solide.