Critique Manga Monster Hunter Flash #1

Monster Hunter Flash se montre bien plus fidèle au jeu d'origine que la précédente adaptation parue chez nous dessinée par Hiro Mashima qui adaptait la licence de façon très très libre, mais ne se destinera paradoxalement qu'aux fans du jeu et à eux seuls, là où Orage parvenait à être plus grand public.


Tout commence avec un groupe de chasseurs sur le point de se séparer, affrontant un barroth. Comment en sont-ils arrivés là? C'est ce que nous montera la suite, présentant Raiga, le personnage principal, alors que son groupe précédent se dissout. Ce premier volume permettra au lecteur de faire plus ample connaissance avec chacun des héros et de découvrir la formation de leur groupe. Raiga, et les raisons qui le poussent à vouloir devenir le chasseur protégeant son village; Torcche (mais quel nom bizarre!), la jeune fille au premier abord pas très dégourdie mais pleine de bonne volonté et enfin Keres dans le rôle du beau gosse classe et silencieux. Il est le seul que le mangaka ne prend pas le temps de nous présenter et s'avère étonnamment bon pour un soi-disant novice (d'autant qu'un armure rathalos... ça fera tiquer les connaisseurs ^^), surtout à côté des deux autres.

Le premier bon point, c'est la fidélité de l'oeuvre à l'univers du jeu. Les décors et les tenues des personnages rappelleront quelque chose aux vieux briscards de la série, même si l'action se situe visiblement au niveau de la troisième génération. Malin, l'auteur nous fait changer de région en même temps que ses personnages et l'on passe du kut-ku... au qurupeco dans la zone de la forêt Moga, parfaitement reconnaissable. Les attaques des monstres sont là encore conformes au matériau d'origine. Et que dire de "l'esprit" même de la chasse, et du jeu, parfaitement retranscrit, comme le côté difficile et élitiste de ceux-ci? Bref, pour le fan, c'est du pain béni tant l'adaptation est de qualité. Pour les autres...


... eh bien pour les autres, ça fâche. Premièrement parce que graphiquement, ce n'est pas vraiment l'extase. On reconnaît les monstres, les décors et les armures, certes. Mais ce n'est pas plus folichon que ça, sans pour autant être moche, c'est très basique, en somme. L'image bonus de fin de volume par l'illustrateur du roman ayant servi de base au manga suffit pour se rendre compte d'à quel point le trait de Shin Yamamoto est "simple" à côté et l'on aurait largement préféré que ce soie lui qui se charge du manga...
Ensuite, le découpage de l'action s'avère brouillon dans les scènes d'action. Pour un manga basé dessus, c'est ballot. On reconnaît les attaques, certes... mais quand on ne connaît pas le célèbre backflip de la rathian, eh bien on se demande ce qu'il se passe dans les cases. Mais laissons au mangaka le temps de s'améliorer.
La narration est en revanche fluide dans les passages plus calmes, rendant les conversations et événements faciles à suivre.
Notons enfin que Shin Yamamoto n'oublie pas d'insuffler un petit côté contemplatif à certaines cases, et parvient à rendre l'apparition du gypceros absolument géniale.


Des impressions mitigées donc. En tant que fan du jeu, j'ai trouvé ça sympa de me replonger "autrement" dans cet univers entre deux parties de MH3U.
Mais pas sûr qu'un profane, qui n'y verrait là qu'un shônen d'aventure heroic-fantasy de plus, y trouverait quoi que ce soit d'assez intéressant ou original pour motiver un achat, d'autant que contrairement à Mashima qui proposait sa propre vision de l'univers, la fidélité de celui-là au jeu y "largue" le lecteur en lui donnant au final bien peu d'informations (un bref tour d'horizon des armes grâce à des persos random insérés en début de tome, quelques explications sur les gros monstres, et c'est tout).

L'envie de lire la suite est là pour la fan que je suis malgré tout, même si l'on ne tient pas là le shônen de l'année. Sympa, sans plus.