Critique Manga Mad World #3

7
Mad World

par Sherryn le jeu. 17 janv. 2013 Staff

Troisième et dernier one-shot de la série, ce volume nous conte l'histoire de deux enfants, Keigo et Asato. Tous deux placés en classe spécialisées en raison de leurs antécédents familiaux et de leur comportement difficile, ils nouent une amitié profonde lorsqu'ils découvrent le don d'Asato : guérir les blessures des autres en les transférant sur son propre corps...

Comme le premier tome, on retrouve ici un élément surnaturel permettant d'explorer avec la réalité avec plus d'acuité que ne pourrait le faire un récit 100& réaliste, en posant des questions différentes mais tout aussi délicates et intéressantes sur des thèmes de la vie. L'intrigue baigne en permanence dans une dureté qui rend la lecture émouvante ; on côtoie en effet constamment des thèmes difficiles comme la maltraitance infantile, la criminalité ou l'esprit de trahison propre à la nature humaine.

Et comme dans le second tome, on s'achoppe d'emblée à certains éléments qui font que l'on n'accroche pas à cette histoire autant qu'à celle du premier volume, et ce bien que ces quelques points dérangeants trouvent une explication dans le dénouement final. L'un de ces points est l'empressement avec lequel Asato se précipite pour guérir tout le monde sitôt qu'il découvre son don : il en subit quand même les conséquences, alors à moins qu'il ne soit maso, son comportement paraît de prime abord très déconcertant.

Si le "masochisme" d'Asato est expliqué par la suite, il n'en va pas de même du fait que Keigo le soutienne pleinement dans cette démarche, comme s'il se réjouissait de voir son meilleur ami souffrir à la place d'autrui... Certes, c'est censé être des petits maux, du moins au début, mais quand même !

Et Keigo va encore plus loin lorsqu'il découvre qu'Asato a aussi la capacité transférer ses blessures sur le corps d'autrui, et propose aussitôt de transférer toutes les blessures récoltées sur le corps de son père, un criminel plongé dans le coma, sans que cela ne lui pose aucun problème de conscience. Au contraire, il se permet même avec enthousiasme de se mettre à soigner encore plus de monde, puisqu'il possède désormais, comme il le dit lui-même, un "dépotoir"...

Heureusement, ces quelques points noirs sont balayés par la qualité narrative et l'émotion apportée par le final, qui contient une note d'espoir soulageante après autant de noirceur. Ainsi, même si tout n'est pas convaincant dans ce troisième tome de Mad World, on garde néanmoins en tête, une fois la lecture achevée, le souvenir d'un récit dur, touchant et atypique.

Dans l'ensemble, la série Mad World aura constitué une agréable surprise, sur laquelle il peut valoir la peine de se pencher.



En bref

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Mad World
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