Critique Manga L'île Infernale #2

8
L'île Infernale

par Pois0n le lun. 14 janv. 2013 Staff

Après un tome 1 prometteur qui laissait le lecteur dans le vague avec de nombreuses interrogations, ce second volume confirme tout le bien que l'on pouvait penser de la série. Toujours aussi brut et sans concessions, l'univers imaginé par Yusuke Ochiai séduit de plus en plus!


Il s'en passe des choses, pendant ces 200 pages. Pendant lesquelles l'auteur prend le temps de développer ses personnages et nous apporter des réponses, à commencer par toutes celles que pouvait soulever Ichi, la jeune fille considérée comme une déesse par les habitants de l'île. Qui est-elle, comment est-elle arrivée là, pourquoi est-elle traitée en divinité, tout cela nous sera peu à peu expliqué. L'intrigue autour de Sakaki s'épaissira elle aussi énormément, et le moins que l'on puisse dire, c'est que Yusuke Ochiai est très fort. Tout au long du tome et au travers de flash-backs judicieusement placés, le lecteur découvrira enfin tous les tenants et aboutissants de cette histoire, les liens entre ses protagonistes, tout ou presque devient clair, et de façon logique et crédible.

Car si l'on pouvait craindre des maladresses compte tenu de la voie où il s'est engouffré, un peu casse-gueule il faut le dire, vu l'ampleur de la chose, le mangaka s'en tire admirablement bien.
Il n'hésite pas non plus à malmener son personnage principal. Si dans le premier tome le côté humain de celui-ci était mis en avant au travers de son passé, cette fois-ci, c'est via ses actes, guidés par son obsession de retrouver son ancien ami, que l'auteur se plaît à rappeler qu'Ei n'est qu'un homme comme les autres, et que ses actions, surtout dans un tel cadre, ne peuvent qu'avoir des conséquences... et qu'il n'est pas invulnérable. Sur ce point, chapeau, Monsieur Ochiai!
On regrettera juste de ne pas assez voir Kôzuma. Si l'on suppose que celui-ci aura un rôle à jouer, on se demande ce que l'auteur va bien pouvoir en faire compte tenu du tempérament du personnage et de sa situation actuelle... car de son côté à lui, rien n'avance, c'est dommage, tant ce personnage aux antipodes des autres mériterait d'être un peu plus exploité!


L'histoire, portée par ses personnages, progresse donc à grands pas. La toile de fond se dessine très nettement, au gré d'une narration toujours aussi fluide, sans temps morts, accrocheuse, et de la mise en scène impeccable.
Le trait, lui, est toujours aussi agréable à regarder (comme Ei, d'ailleurs...), qu'il s'agisse des scènes d'action, de retranscrire les sentiments des protagonistes ou l'absence de ceux-ci, via l'apathie totale d'Ichi. La violence du titre est un peu plus palpable sans tomber dans l'exagération, ce qui contribue à rendre l'ensemble crédible.

L'édition de Komikku est ir-ré-pro-chable, sans la moindre coquille, avec du papier et une impression nickel chrome.

La qualité de la série est donc confirmée, et dépasse nos attentes. A ce stade, impossible de ne pas devoir ronger les murs d'ici la sortie du tome 3, prévu pour Avril. L'attente va être trèèèès longue.

En bref

Une trame de fond qui se dessine via beaucoup de réponses, des protagonistes approfondis, un rythme qui ne faiblit pas: c'est confirmé, L'ile infernale est une petite pépite.

8
L'île Infernale
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