Critique Manga Carnage à la Tronçonneuse

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Carnage à la Tronçonneuse

par Pois0n le sam. 10 nov. 2012 Staff

"Carnage à la tronçonneuse" sonnait comme un nanar dramatico-gore, mais rien ne pouvait préparer le lecteur à une telle bouse, au contenu aussi vide que le regard de son héroïne.

Comment diable Soleil a t-il pu licencier un truc pareil, et qui plus est avec une qualité d'édition... impeccable? Car il faut reconnaître un point positif: aucune coquille, jaquette satinée avec vernis sélectif, papier d'une qualité très correcte et impression nickel. Là où d'autres titres de l'éditeur semblent carrément négligés, celui-ci paraît avoir bénéficié d'un soin particulier: incompréhensible.

Au premier abord, tout semble être pourtant sympa sans plus. Le lecteur découvre Fumio, sa passion pour la lecture, pour son petit copain, l'arrivée de la nouvelle élève et le sentiment de trahison de l'héroïne. Le trait de l'auteur n'a rien d'extraordinaire sans être laid, banal en somme; et sa mise en scène est suffisamment fluide: ça se lit.
Puis on passe sans comprendre à un chapitre sur la rencontre entre Fumio et sa meilleure amie, qui, il faut l'avouer, est sacrément allumée. Un passage d'une inutilité totale, où l'on s'ennuie tant le tout est à dormir debout. Mais bon, pourquoi pas.

C'est à la moitié du volume que Fumio prend la décision de ramener sa tronçonneuse à l'école, et c'est à cet instant précis que le lecteur réalisera que ce manga n'est qu'une vaste blague. Parce qu'il aurait quand même été un tant soit peu important d'expliquer comment une lycéenne banale, normale (les auteurs insistent très lourdement sur ce point) peut en arriver à se transformer en psychopathe. Il aurait été intéressant d'avoir droit à son cheminement, son introspection, sa descente aux enfers. Il n'en est rien. Comme s'il était "logique" qu'une adolescente éconduite aie des envies de boucherie pour une simple déception amoureuse. Ridicule. Premier point.

Mais là où le titre fait fort, c'est que le carnage promis est tout simplement absent. Le minuscule macaron "pour public averti" sur la quatrième de couverture n'a vraiment rien à faire là tant la violence est édulcorée dans ce titre. On a vu des shônens basiques plus sanglants que ça. Fumio découpe certes, mais on voit franchement peu d'hémoglobine, pas davantage de cadavres, aucun membre tranché, rien, que dalle, nada. Loin du pétage de plombs d'une lycéenne dérangée, le tout manque d'émotion et d'audace. La chose la plus gore de ce manga, c'est sa couverture. Second point.

Mais pire que mauvais, l'ensemble devient complètement insipide lorsque les autres élèves se mettent à ... attaquer Fumio par paquets de douze. Ok. On aurait supposé logique que tout le monde panique et tente de s'enfuir plutôt, non? Dans ce genre de situation, personne n'irait se jeter sur le forcené à la tronçonneuse, n'est-ce pas? Troisième point.

Alors quand le récit bascule de façon encore plus grotesque dans la SF sans rien monter de bien particulier en plus (et à la crédibilité zéro), on réprime son envie d'aller plutôt grignoter un truc et on essaie de terminer la lecture de cette chose qui n'est même pas série B, même pas série Z, même pas à lire pour rire un bon coup.

Qui nous gratifie en plus d'une fausse fin ouverte histoire d'enfoncer le clou.


Dans un sens, "Carnage à la tronçonneuse" a quelque chose de collector, il s'agit du meilleur exemple de couverture mensongère qu'on puisse imaginer.

En bref

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Carnage à la Tronçonneuse
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