Critique Manga L'île Infernale #1

8
L'île Infernale

par Pois0n le sam. 13 oct. 2012 Staff

Premier titre des toutes nouvelles éditions Komikku, L'île infernale s'avère être un choix judicieux de la part de l'éditeur.

Dans ce premier volume, le scénario se veut simple et efficace, allant droit au but, même si derrière un débarquement mouvementé comme on pouvait s'en douter et une histoire de vengeance fort classique, le lecteur se rendra compte en même temps que le héros que quelque chose cloche sacrément sur cette île, bien au delà de la "simple" violence entre exilés à laquelle on pensait avoir droit. Une agréable surprise.

Ce tome se veut avant tout d'introduction. Au travers de flashbacks parsemés dans le tome mais très bien placés, l'on découvre Ei, ce qui l'a conduit ici, qui il était "avant", et l'on s'attache au personnage, certes dur mais surtout simplement humain.
Les autres protagonistes ne sont pas en reste. Kôzuma, notamment, débarqué en même temps que Ei sur l'île et tout le contraire de celui-ci. Gringalet, peureux, et surtout très bavard, il apporte une touche de légèreté bienvenue, une certaine innocence dans ce monde de brutes (il n'est vraiment pas du même calibre que les autres criminels envoyés ici). Il y a aussi ce grand type rencontré sur la route, mystérieux et représentatif de ce que sont finalement les gens les plus "normaux" de l'île...

Car il faut attendre le dernier tiers du volume pour que l'histoire décolle, que l'on se rende compte que celà ne sera pas "aussi simple que ça", et l'on souhaite définitivement en savoir plus sur les bizarreries et horreurs entraperçues, comment les choses en sont arrivées là. Yusuke Ochiai est parvenu à créer un univers intéressant, cohérent et sans concessions, et l'on brûle de lire la suite.

La narration se veut fluide, la mise en scène vraiment convaincante, et les quelques scènes d'action sont plutôt agréables et lisibles: Ei n'a pas seulement le physique de l'emploi, il se sert surtout de sa tête. Bref, il y a un réel plaisir de lecture, sans ennui, sans temps morts, même dans les passages plus calmes.

Visuellement, on se fait très vite au style graphique un peu particulier. Les personnages sont très détaillés et expressifs, mais les décors se veulent un chouia plus fouillis. L'auteur possède un trait certes fin mais charge énormément ses cases, avec beaucoup de lignes et ce qui semble être des traits de pinceau apparents. Le résultat est indubitablement unique et plutôt joli, mais très "lourd" et colle parfaitement à l'ambiance de la série.

Côté édition, si l'on pouvait avoir peur à cause de la présence d'une coquille dés le résumé sur la quatrième de couverture... il s'avérera qu'il s'agit de la seule et unique boulette de l'éditeur. Aucune autre faute n'est à déplorer, le papier est d'excellente qualité, de même que la reliure et l'impression impeccable. La jaquette se veut satinée avec vernis sélectif, et la couverture ni trop rigide, ni trop souple: absolument parfait.

En résumé, L'île infernale intrigue et accroche sans mal le lecteur, avec son ambiance propre, son (anti)héros charismatique (et très bel homme!), et un scénario que l'on devine plus complexe que prévu. Une excellente surprise.

En bref

Un antihéros charismatique, une île inhospitalière mais dans un sens bien différent de ce à quoi l'on s'attendait, une narration fluide et une ambiance prenante: merveilleuse pioche pour le premier titre des éditions Komikku!

8
L'île Infernale
Pois0n Suivre Pois0n Toutes ses critiques (310)
Partager :
Commentaires sur cette critique (0)
Laissez un commentaire