Critique Manga Palepoli

Surprenant et décalé, voici comment on pourrait qualifier Palepoli, one-shot d'Usamaru Furuya, connu en France pour des œuvres plus grand public comme Tokyo Magnitude 8 (Panini Manga) ou Genkaku Picasso (Tonkam).

A travers ces 160 pages, vous découvrirez tout autant de gags en 4 cases où Usamaru Furuya se moque, transforme, surprend, adapte, imagine, amuse et s'amuse de tout et de rien. Palepoli est quelque peu un "fourre-tout" où l'auteur se lâche et se permet de nombreuses choses très intéressantes comme des parodies, plus ou moins tordues (!) il dénonce des façons de penser, des pratiques douteuses (professionnelles et personnelles), des rapports à la beauté, aux bonnes mœurs etc... En ce sens, le travail d'Usamaru Furuya est étonnant, et ces gags, de part leurs 4 cases permet un impact fort et instantané.

Côté graphisme, le mangaka se permet là aussi de proposer des dessins très originaux comme des double sens, un décor de carte postale qui forme un visage par exemple. Grand amateur de parodies, il transforme des œuvres comme Ashita no Joe, Doraemon ou le coeur de Thomas. Il prend le soin de s'approprier le style de ses confrères/consœurs et ajoute sa patte personnelle très cynique. Le résultat est très souvent séduisant, en tout cas on ne pourra pas reprocher un manque d'originalité !

Bien qu'une majorité des histoires soient pertinentes et intéressantes, il y a quand même des gags incompréhensibles. Toutes les parodies d'artistes, de personnalités japonaises ne vous parleront pas et cela est bien normal. Résultat, on a la désagréable sensation d'avoir perdu son temps. D'autres historiettes sont tellement étranges qu'il n'est pas rare de se poser la question suivante : "Mais où il veut nous emmener ?"... "Suis-je stupide ou Furuya était-il trop à l'ouest lors de sa création ?!" Déstabilisant.

Côté édition, à part quelques coquilles, Imho nous propose un très bel ouvrage avec une couverture où le nom de l’œuvre et les ailes de l'ange sont en dorure. Les pages sont bien épaisses et vous aurez le plaisir de découvrir 8 pages couleur.

En définitive, ce titre étrangement intéressant s'adresse avant tout à ceux qui cherchent une lecture différente, à ceux qui oseront abandonner leurs habituelles manies de lecture. Ce one-shot se veut saisissant, perturbant et que l'on apprécie ou non le genre, on ne pourra pas nier que l'auteur a réussi à remplir son objectif : nous déstabiliser.