Critique Manga Folles Passions #1

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Folles Passions

par Misya le mer. 4 avril 2012 Staff

Avec ce titre, nous sommes entraînés aux limites du manga, c'est le style « gekiga » (dessin dramatique) qui prédomine. Kazuo Kamimura souhaitait nous plonger dans les derniers jours de l'illustre peintre Hokusai en nous faisant partager ses fantaisies et son caractère atypique.

L'histoire se situe donc à l'Ère d'Edo, durant la première moitié du 19ème siècle. Le personnage central reste évidement le vieux peintre mais autour de lui, gravite une jeunesse qui s'inspire de lui et qui le supporte dans ses frasques.
Sa fille O-Ei, vit avec lui depuis son précèdent divorce et semble être dévouée à son père. Elle tombe amoureuse de Sutehachi, un jeune dessinateur érotique et disciple de son père. Malheureusement, ce dernier lui préférera une jeune épicière du nom de O-Shichi.

Les « Folles passions » représentent les amours et les haines qui vont être échangés au fil de l'histoire. Évidement, on pense aux relations amoureuses, mais ce ne sont pas les seuls aspects traités. La passion, l'amour du dessin a évidement une place prépondérante dans le récit. L'art de l'estampe est adroitement mis en avant dans certains passages auxquels se mêle également l'érotisme tel qu'il était représenté à l'époque. Le titre est finement choisi, la passion entraînant souvent la folie, c'est dans ce climat que vont s'aimer et se déchirer les personnages de cette histoire.

L'enchaînement des chapitres est, par moment, assez brusque mais il donne le rythme à l'histoire. Cela donne aussi l'occasion de placer dans le récit des scènes du vieux peintre avec d'autres célèbres figures de l'époque, comme Bakin ou Hiroshige.

Concernant l'édition, Kana joue sur la sobriété et met en avant, ces visages de femmes que l'auteur a si bien su mettre en valeur. L'illustration couleur en première page est fort appréciable et le logo « pour public averti » en quatrième de couverture est également bienvenu afin de prévenir le plus jeune public du contenu érotique.

Il s'agit bien d'une œuvre dramatique dont l'intensité est palpable. Une histoire pour le moins ambiguë qui allie simplicité dans les « grandes lignes » et complexité des sentiments. Elle nous montre une époque et des gens tels qu'ils étaient, sans fioriture ,à l'état brut et c'est qui donne toute l'authenticité à ce récit.

En bref

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Folles Passions
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