Critique Manga La ville sans rue [Junji Ito Collection n°10]

Dans ce nouveau recueil d'histoires de Junji Ito, 5 histoires nous sont présentés. Comme à chaque fois, on nous présente de bons sombres récits et d'autres qui laissera le lecteur de marbre.

La première (qui donne son nom au recueil) est une de loin la plus longue mais pas forcément la plus aboutie. En effet, même si l'histoire s'avère intrigante, tenant le lecteur en haleine, certains risquent d'être déçus par une fin précipitée et qui n'en ait pas vraiment une...
La seconde ne mérite même pas que l'on parle d'elle... 10 pages où il ne se passe rien, où l'on a pas le temps d'être plongé dans la lecture que celle-ci se termine déjà. Sans intérêt.

Les trois suivantes sont de même niveau et assez séduisantes! Dans la première un couple s'égare dans une ville où les gens sont incapables de faire le moindre pas s'ils n'ont pas lu un plan avant. Dans ce labyrinthe mystique, les occasions de se perdre sont nombreuses... De la intrigue, de bons plans et une pression judicieusement distillée tout au long du récit.
Le Village aux Sirènes est l'histoire la plus sordide. Cette dernière, contrairement aux autres histoires, est moins basée sur la pression mais plus sur l'horreur. On ressent moins de stress en découvrant l'histoire, mais elle n'en pas moins addictive pour autant. Junji Ito nous donne envie de découvrir pourquoi et comment sont apparus les démons ailés... Un traitement différent et de bonne facture.
Enfin, Le Nouvel Elève aux Dons Surnaturels est également plaisant. Un nouveau collégien débarque dans une école et rejoint un club de fans de paranormal. Depuis l'arrivée de ce nouveau personnage, d'étranges phénomènes se produisent, de nouveaux lieux apparaissent... Simple coïncidence ou cela a t-il un rapport avec la venu de l'atypique Tsukano? L'auteur maîtrise son scénario comme il faut et a même le mérite d'étonner le lecteur en ajoutant un événement inattendu en fin de récit qui donne un peu plus de profondeur au simple fait que l'élève soit le responsable de tous ces changements.

En bref, un Junji Ito proposant plus d'intérêt que les précédents opus. Moins d'histoires qu'a l'accoutumée, mais plus recherchées et abouties. De plus, les cinq récits présentés ont été crée dans les années 90, elles sont donc graphiquement réussies. Ceux qui veulent s'essayer aux mangas d'horreur pourraient bien être surpris dans le bon sens avec ce dixième recueil.