Critique Manga Un Ciel Radieux

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Un Ciel Radieux

par ivan isaak le mar. 16 nov. 2010 Staff

One-shot d’un peu plus de 300 pages, Un ciel radieux fait partie de la grande bibliographie de Jirô Taniguchi disponible en France (plus de 20 titres différents). Sorti en 2006 sous nos contrées, il est disponible dans la collection Ecritures de Casterman, en sens de lecture occidental donc.

Un soir de juillet, alors qu’il rentre de son travail une nouvelle fois exténué, Kazuhiro Kubota, père de famille, percute un jeune motard, Takuya Onodéra. Le choc, violent, envoie les deux victimes dans un coma profond. 22 jours plus tard (rien à voir avec le film), Takuya sort enfin du coma. Mais si le corps est bien celui de l’adolescent, l’esprit lui est celui de Kazuhiro Kubota, qui va vouloir à tout prix revoir sa famille avant de rendre sa place au propriétaire des lieux…

Œuvre parmi tant d’autres de l’auteur, Un ciel radieux peut totalement passer inaperçu dans la bibliographie de Jirô Taniguchi. Et ce serait bien dommage. Même si le sujet en lui-même n’est pas totalement nouveau (la cohabitation de deux « consciences » dans le même corps est quelque chose de déjà vu), le traitement offert par Taniguchi est ici remarquable, réussissant à émouvoir le lecteur sur le destin de ce salary-man qui accumulait les heures sans compter. Les révélations sur son état de santé et ses projets annexes apportent son lot d’émotions, tout comme la première rencontre entre Takuya habité par l’esprit de Kazuhiro et la famille de ce dernier (notamment avec sa fille). Si l’on pourra regretter les quelques ellipses de l’auteur, notamment sur la nature exacte de la maladie de Kazuhiro ou sur le comportement de Takuya avant son accident, la façon dont les deux consciences cohabitent dans l’esprit du jeune homme est parfaitement retranscrite. L’influence du père de famille sur l’adolescent ne sera d’ailleurs pas anodine… On lit donc ce volume avec la peur de ne pas voir Kazuhiro réussir à faire passer son message à sa famille, malgré le fait que l’on est certain qu’il y arrivera, et on le referme en se disant qu’il est vraiment dommage de laisser passer certains moments de notre existence. Comme il le précise dans la post-face, Taniguchi espérait que le lecteur d’Un ciel radieux soit, peut-être, un peu ému à la découverte de ce récit. Il l’est, assurément.

Titre parmi tant d’autres dans la bibliographie de l’auteur, Un ciel radieux mérite d’être placé aux côtés de Quartier Lointain et autres Sommet des dieux au panthéon de ses œuvres phares. Un livre empli d’émotions, avec une belle leçon de vie. Indispensable.

En bref

Passant inaperçue parmi les très nombreux titres de l'auteur disponibles sous nos contrées, Un ciel radieux mérite plus qu'un simple coup d'oeil tant l'histoire contée par Jirô Taniguchi est poignante. Le genre de récit qui nous font aimer la bande dessinée.

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