Critique Manga Corps et âme #1

Delcourt nous offre une ancienne série de l'auteure Aya Kanno, celle-ci sera courte puisqu'elle ne comptera que deux volumes.

Ce récit nous plonge dans une époque trouble où le shinsengumi reste l'un des dernier rempart contre l'empire japonais qui désire désormais s'occidentaliser.

On découvre à travers trois personnages le déclin des samouraïs et l'envie de montrer la force qu'avait ses hommes de se battre pour leur conviction.

On est bien loin des shôjos classique et l'on pourrait même dire qu'à part le fait que l'auteure fasse partie habituellement du monde shojonesque, rien ne pourrait laisser penser que ce titre appartient au genre.

En effet, on se retrouve dans un monde de guerre et de combat, où seul l'honneur et les convictions comptent. on est bien loin d'un esprit chevaleresque où les femmes auraient leur place. Seul compte la voie du shinsengumi.

Il est d'ailleurs assez difficile de s'immerger dans la peau des héros qui sont bien loin de nos esprits matériels et triviaux et qui sont prêt à s'abandonner totalement à ce précepte de vie.

On ressent la force et l'envie de l'auteure de rendre à ce mouvement historique ses lettres de noblesse, mais le fait qu'il soit trop en retrait de la société et pas assez impliqué dans une vie sociale, rend les personnages irréels et plutôt inaccessible.
Si bien que l'on se sent spectateur du récit mais sans se sentir réellement impliqué dans l'histoire.

La psychologie est pourtant bien présente, mais les personnages apparaissent trop sublimé et pas assez humain. Cela est assez dommageable pour le manga en lui-même.

Le graphisme quant à lui s'avère dynamique et à la fois doux, il s'en dégage une nostalgie très forte et l'on ressent vraiment la ferveur et le courage des personnages à travers le trait maîtrisé de la mangaka.

En ce qui concerne l'édition, elle demeure classique pour un delcourt, mais plutôt fragile en ce qui concerne la couverture qui pourrait se détériorer assez rapidement dans le temps.

En bref, un premier volume qui aurait pu être unique et qui bien qu'il retranscrive assez habilement cette partie de l'histoire du Japon. S'avère plutôt maladroit dans le traitement des personnages et enlève ainsi toute chance au lecteur de vraiment se passionner pour l'histoire.