Critique Manga Muhyo et Rôji #11

Face à Isabi, Page se voit contraint de faire appel aux « Cloches de Troie ». Umekichi et le chien aux sept faces volent au secours d’Imai, en attendant le soutien de Muhyo, Rôjî et Busujima en route pour Hôsenkyô…

En mauvaise posture face à Isabi, Page utilise les « Cloches de Troie ». Dorénavant, les magiciens pourront utiliser la puissance de l’incarnation, bien plus forte que l’énergie spirituelle utilisée jusqu’à présent. Mais il existe un contrecoup important : les dégâts subis par le messager sont répercutés sur l’exécuteur… Page appelle donc le chef des démons afin de faire face à la puissance colossale d’Isabi, au péril de sa vie. De leur côté, Umekichi et Numéro 7 arrivent à Hôsenkyô. Alors qu’ils retrouvent enfin la trace d’Imai, qu’ils découvrent en compagnie de Lio, ils vont devoir affronter Mick. Busujima et Muhyo devront alors se servir de l’incarnation pour tenter de battre ce magicien de l’ombre au pouvoir phénoménal…

Jamais la magie et les pouvoirs magiques n’auront aussi bien été utilisés que dans Muhyo et Rôjî. Jusqu’alors, les messagers appelés par les exécuteurs voyaient leur puissance dépendre de l'énergie spirituelle dégagée par le magicien les ayant invoqués. Dorénavant, avec l’utilisation des Cloches de Troie par Page, ce frein n’existe plus et ils peuvent utiliser l’intégralité de leur propre puissance. Mais il y a évidemment le revers de la médaille, l’exécuteur subissant les dommages de son messager. Derrière cette excellente idée, le traitement offert par Yoshiyuki Nishi s’avère remarquable. Alors qu’à l’origine, ce changement des règles n’avait pour but que d’aider Page à vaincre Isabi, Muhyo et Busujima vont s’en servir afin de lutter face à Mick en combinant la magie à distance de Busujima à la puissance de l’incarnation. Bref, la cohérence totale du récit est impressionnante et nous offre le meilleur traitement relatif aux pouvoirs magiques qu’il nous a été donné de lire. Passons au seul défaut de ce volume : le comportement d’Isabi, après sa défaite, qui correspond aux plus grands clichés du shônen : le méchant qui offre son aide à son remarquable adversaire. Certes, Isabi avait choisi de devenir un messager et le fait d’être vaincu par un humain peut expliquer ce comportement. Reste que cela arrange tout le monde puisque Page devrait s’en sortir et qu’Isabi devrait maintenant collaborer afin de vaincre Tiki… Mais ce n’est finalement qu’un léger accroc pour un volume passionnant de bout en bout, servi par un graphisme peu habituel mais qui ne souffre d’aucun défaut majeur.

Shônen sur le thème de la magie, Muhyo et Rôjî se pose comme le meilleur titre du genre. Grâce à un univers très travaillé, les pouvoirs magiques du titre gagnent en crédibilité là où les autres usent et abusent d’artifices sortis de nulle part. Désormais une valeur sure, le titre mérite définitivement un petit coup d’œil.