Critique Manga Ha-Gun #1

5
Ha-Gun

par ivan isaak le ven. 23 oct. 2009 Staff

Dernière licence en date de Pika, Ha-Gun, sous-titré « Chroniques d’un démon », est un titre toujours en cours au Japon avec 4 volumes. Du même scénariste que Sorcerer Hunters (disponible chez Taifu), cette série nous fera suivre les aventures de Kyosha, un humain cybernétique créé par l’armée japonaise, qui se retrouve projeté 300 ans dans le passé, à l’époque des samouraïs…

Dans un futur proche, Kyosha est Ares, une arme cybernétique créé par le gouvernement japonais (désormais aux mains de l’armée) qui se retourne contre ces créateurs. La scientifique l’ayant doté de ses nouvelles capacités n’est autre que sa petite amie, Tôko.
Relié à un satellite, Uranus, qui lui donne une puissance hors du commun et aiguise ses sens, Kyosha réussit à contenir les assauts de l’armée. Mais après avoir utilisé un pouvoir inconnu, il perd tout contrôle de lui-même et se retrouve, après avoir semble-t-il été touché par un éclair, projeté dans en plein milieu d’une forêt enneigée, avec face à lui des samouraïs, une ninja et une femme en kimono… Il se rend alors compte qu’il vient de faire un saut de 300 ans en arrière. Il n’a désormais plus qu’un objectif : retrouver Tôko qui est peut-être elle aussi perdue dans ce Japon médiéval.

Commençons par le plus simple et le plus rapide : le dessin. Plutôt bon dans l’ensemble, aucun style particulier ne se dégage des planches de Kan Hashimoto. C’est classique mais efficace. Passons désormais aux choses sérieuses : le scénario. Les voyages dans le temps de personnages du futur est un thème récurrent de ses derniers mois en France. Après Commando Samouraï et le diptyque Oh-Roh, Ha-Gun arrive donc sur le même terrain que ces prédécesseurs et l’on peut craindre un manque d’originalité. Et le manque est bien réel. Autant suivre les aventures de Kyosha dans son époque aurait pu s’avérer intéressante, autant suivre les aventures d’un cyborg chez les samouraïs se révèle peu emballant. Et quelques points viennent en plus ternir le tableau… Tout d’abord, avant de se retrouver dans le passé, Kyosha perd le contrôle de lui-même. Jusqu’ici, tout va bien. Mais lorsqu’il perd le contrôle, que fait-il ? Et bien il décide, comme ça, en plein milieu de la rue, de déshabiller sa petite amie et de lui faire sauvagement l’amour… avant de se retrouver dans la neige entouré de samouraïs une seconde plus tard. Et cela ne s’arrête pas là ! Alors qu’il se retrouve en 1582, le satellite lui offrant ses pouvoirs hors normes est toujours là !!! Énorme incohérence qui sera, peut-être, expliquée à un moment donné mais avouons que cela est assez déstabilisant. Concernant la partie dans le Japon médiéval, pas de grosses surprises ni d’intrigues captivantes. Pensant son amie dans la région et peut-être capturée par les « méchants » de l’histoire, Kyoshia va essayer de la rechercher, accompagné par une princesse et la femme ninja la protégeant. Bien évidemment, de part ses pouvoirs, Kyosha va faire étalage de tout sa puissance face aux différents ennemis se plaçant sur sa route tels les éternels ninjas de Kôga et les guerriers du terrible Oda Nobunaga… Malgré quelques bribes du passé du héros, celui-ci n’est pas doté d’un charisme hallucinant et finalement peu d’informations nous sont données sur lui ou les autres protagonistes. Demeure tout de même un mystère : qu’est-ce qu’un Ha-Gun ? En effet, devant la puissance de Kyosha, Oda est persuadé que ce dernier est un Ha-Gun… mais nous ignorons pour l’instant tout de cet être mystérieux, qui semble toutefois avoir un lien étroit avec la princesse du clan Takeda. A noter qu’avec plusieurs scènes de sexes, le titre n’est pas à mettre entre les mains des plus jeunes, celui-ci portant d’ailleurs le sigle -15 ans sur sa couverture.

Avec un thème rebattu, une intrigue pour le moment inexistante et des personnages quelconques, Ha-Gun ne brille pas par son originalité. Avec son lot de scènes de sexe et de violence, le titre pourra trouver un public d’adeptes. Mais même si sa lecture n’est pas un calvaire, elle n’en demeure pas moins fade et finalement inutile. Un premier tome très moyen pour une série qui devra impérativement décoller rapidement et nous surprendre. C’est en tout cas mal parti…

En bref

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Ha-Gun
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