Critique Manga Homunculus

Susumu Nakoshi, SDF trentenaire résidant dans son véhicule depuis peu, accepte en échange d'une somme conséquente de se faire trépaner par Manabu Ito, jeune étudiant en médecine et fils à papa. Avide d'explorer les capacités du cerveau humain, Ito jure qu'il est possible que les cobayes de ses expériences puissent acquérir un sixième sens.

Quelle claque ! J'avais jamais lu un truc pareil et diable que ça fait du bien. On est tellement loin de tous les standards d'avant et de maintenant.

Hideo Yamamoto m'avait déjà plus que séduit après la lecture d'"Ichi the killer", mais avec "Homunculus", il enfonce carrément le clou jusqu'à faire péter la planche. Non seulement c'est magnifique mais en plus c'est captivant de voir à quel point Nakoshi est prêt à tout pour satisfaire sa curiosité et ses besoins.

Certaines scènes seront à jamais gravées dans ma mémoire comme l'auto-trépanation dans les toilettes d'un parc ou encore quand notre "héro" éprouve le besoin de se délecter de son propre sperme. Raconté comme ça, ça peut paraître glauque voire franchement écœurant, mais une fois pris dans la machine infernale du bousin, on trouve que ça colle assez bien avec l'ensemble. Il est clair que l'œuvre n'est pas pour les plus jeunes ni pour les plus sensibles car l'auteur ne s'auto-censure pas le moins du monde et exprime sa vision sans limite au travers de dessin somptueux.

Hideo Yamamoto y va à fond pour nous en mettre plein les mirettes et nous faire ressortir de l'expérience un brin secoué. Ne cherchez pas à trouver du bonheur, tout y est sombre que ce soit au niveau des personnages, des révélations et ou de notre anti-héro.

Par moment on pourrait perdre le fil avec l'évolution des différents "homonculus" et nos personnages qui sortent des théories avec plein de phrases contenant des guillemets. Mais théoriquement si on lâche pas l'idée de départ, le cours de l'histoire reste tout à fait perceptible avec un final qui, pour ma part, reste potable, même si certaines questions subsistent...

Bref, je ne vais pas en dire plus car ce serait dommage de ne pas découvrir l'œuvre.