Critique Manga Barakamon

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Barakamon

par Suiginto le jeu. 2 avril 2015 Staff

Seishû Handa est un véritable maître de la calligraphie! Jeune et beau, il semble promis à une belle carrière, mais voilà, sur un coup de sang il frappe le directeur d'une exposition qui avait osé qualifier son œuvre de "formatée et sans saveur"...!
Exilé par son père sur une île au fin fond de la campagne afin de se rafraîchir les idées (!), Seishû risque bien d'y trouver plus d'animation qu'il ne le croyait, et de manière inattendue, peut-être une inspiration nouvelle dans sa calligraphie...

Souvent présenté comme un des nouveaux titres de la vague "feel-good manga" à l'instar de l'excellent Yotsuba!, il faut bien dire que dans son genre Barakamaon a tout ce qu'il faut pour donner la pêche, et accrocher un sourire sur vos lèvres sans que vous ne vous en rendiez compte!

A vrai dire je craignais plusieurs choses avant de débuter la série, à commencer par le caractère du personnage principal que les résumés en ligne qualifiaient d'arrogant. Au contraire heureusement, Seishû est surtout quelqu'un qui dissimule son manque de confiance en lui derrière une certaine façade, avec un caractère franc (bien qu'impulsif...!), et surtout un grand bûcheur qui doit sa réussite autant à son talent qu'à sa persévérance.
Héros sympathique et terriblement attachant, il va s'intégrer petit à petit dans une ambiance de village nouvelle pour lui, où la solidarité n'est pas un vain mot et où chacun a l'habitude de s'entraider et de vivre en harmonie avec ses voisins (pour la solitude et la tranquillité par contre, on repassera!).
Finalement très sociable et à l'aise avec les plus jeunes (étant resté lui-même un grand enfant!), le maître va peu à peu découvrir un mode de vie bien loin de son ex-vie tokyoïte, dans un confort rudimentaire!

Le voilà d’ailleurs dès son arrivée gentiment chahuté par la petite Naru (6 ans), curieuse et débordante d'énergie, accompagnée de toute une ribambelle de gamins de tous âges: sa copine la pleurnicheuse Hina et leur camarade l'effronté Kentarô, l'irresponsable Miwa et son amie otaku Tamako (14 ans), le faux voyou Hiroshi (17 ans) avec ses cheveux décolorés, et tous leurs amis...!
On découvre le caractère de toute cette brochette de personnages au fur et à mesure des aventures de Seishû sur l'île: en effet, lui qui espérait tranquillement améliorer son art ne va pas échapper aux facéties des enfants et aux péripéties des adultes, entre l'instit' qui n'a vraiment pas l'air d'un prof ordinaire, le père de Miwa qui ressemble à un yakuza, le grand-père de Naru qui s'avère être un vrai puits de sagesse, et encore plein d'autres gens plus ou moins normaux...

Avec des protagonistes aussi hauts en couleur, et un humour excellent qui rythme de ses gags chaque nouveau chapitre, on a de quoi passer un vrai bon moment de lecture! Surtout que le titre est porté par des graphismes très soignés (et oui, comédie ne rime pas forcément avec dessins simplistes!) si bien que chaque planche est un régal pour les yeux, grâce à une grande expressivité dans le trait de Satsuki Yoshino. Le mangaka innove même, parce que là où on s'attendrait à des bouilles kawaii chez la chipie Naru, il prend le contre-pied et lui dessine par moments une de ces tronches de vieux sage, vous seriez surpris!

Ma deuxième inquiétude à propos de ce titre, c'était que le thème de la calligraphie, ô combien original et intrigant, soit mis de côté au profit de l'aspect tranche-de-vie de l'histoire... Là encore mes doutes ont été bien vite balayés: l'auteur creuse véritablement son sujet, et on découvre avec plaisir de nombreux rebondissements sur la passion de Seishû, entre ses participations aux concours d'excellence face à de talentueux rivaux, le perfectionnement de ses techniques de calligraphie, ses hésitations et ses chefs-d’œuvre, on a de quoi s'immerger complètement dans le sujet!

Finalement, un des seuls défauts de Barakamon c'est peut-être le rythme fluctuant du récit qui s'attache parfois à un personnage avant de revenir sur un autre, développe un fil rouge pour le laisser ensuite de côté pendant plusieurs chapitres (par exemple sur la famille de Naru, le rival de Seishû, ou les rêves respectifs de Tamako et de Hiroshi...).
Ma lecture d'une traite de l'intégrale de ce qui a été publié à ce jour en France m'a permis d'éviter de pâtir de cette petite frustration, qui de toute manière reste bien légère en comparaison des qualités narratives incroyables de la série, dont on dévore chaque nouveau volume avec délectation.

Le succès de la licence lui a permis de se décliner déjà en un spin-off intitulé "Handa-kun" et centré sur la jeunesse du héros (déjà trois tomes au Japon!), ainsi qu'un animé de 12 épisodes diffusé sur Crunchyroll qui d'après les échos, rend honneur au matériau d'origine.
Pour ma part, j'attends surtout avec impatience le prochain opus, heureusement bientôt prévu par Ki-oon... rendez-vous en juin!

En bref

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