Critique Manga Alice in Murderland

8
Alice in Murderland

par Leguman le jeu. 1 déc. 2016

Ma critique après avoir lu 6 tomes 1/2...

Alice in Murderland n'a pas grand chose à voir avec l'univers du roman de Lewis Carroll, si ce n'est des références pour le charme du conte, des clins d'oeil. Il vaut mieux penser "survival" à la Hunger Games, pour l'ambiance et l'aspect confiné.

L'écriture : la série oscille nettement entre divertissement et révélations. Divertissement avec les affrontements entre Alice et sa fratrie. Kaori Yuki prend le temps de développer chaque intervenant, et chaque combat a ses spécificités. Visuellement elle se force à utiliser des contre-plongées et des vues moins évidentes à dessiner, ce qui apporte toute la dynamique nécessaire à son récit. On est bien loin des archétypes visuels du shôjo. Les révélations ponctuent régulièrement et concluent souvent les épisodes de combat, ce qui évite de se lasser et fait avancer l'histoire à un rythme maîtrisé (trop lent ? ou rapide ? ça dépend des goûts...).

La trame de fond : Stella veut sortir de ce guêpier en limitant la casse pour elle et ses frères et soeurs. Son enquête va la mener à mieux comprendre qui sont les Kuonji et à vouloir en faire plus qu'au départ. Quant à sa seconde personnalité - Alice - quelle frénétique ! Kaori Yuki se débride avec cette autre héroïne, son éditeur la laisse aller assez loin, c'est étonnant (par rapport au lectorat cible). Il y a beaucoup de violence extériorisée chez Alice, que l'auteur prend le temps de dépeindre. La violence qui existe chez d'autres personnages de l'histoire est aussi à signaler. Stella paraît bien fade et mièvre à côté...

La psychologie des personnages : Kaori Yuki renoue avec ses idées alambiquées de l'époque d'Angel Sanctuary, ce qui devrait faire plaisir aux fans. Beaucoup de révélations sont faites vers le tome 6, et l'intrigue s'élargit avec de nouveaux personnages extérieurs (des passages nécessitant une relecture !). Seront-ils développés ? Peut-on espérer une série un peu plus longue que ses dernières ? Car oui j'ai envie que ça dure, j'aime le côté extrême et toxique de ses personnages... Les secondaires sont relativement classiques dans l'univers de l'auteur mais tous bien identifiables, et l'héroïne Stella représente la gent féminine classique du genre (c'est la seule) mais qui va lentement apprendre à s'affirmer au fil des chapitres, leeentement. Alice sort des sentiers battus car nous n'avons vu que son côté psychopathe jusqu'à présent. On peut sans doute s'attendre à un équilibrage de sa "balance psychologique" comme il y en a typiquement chez les personnages de Kaori Yuki, d'ailleurs ce schéma s'est doucement amorcé dans le (futur) volume 7. Alice transpire la cruauté d'un petit enfant avec l'indifférence d'un être bien peu humain, au grand dam de Stella qui n'a pas d'échappatoire.

A noter aussi, il y a beaucoup de doubles personnalités dans cette série, autre élément qui rappelle Angel Sanctuary et son lot de réincarnés (Setsuna, Kira, Sara... souvenez-vous), présentées différement bien entendu.

En bref : à mon sens, c'est une série à ne pas ignorer ni abandonner trop vite. Les couvertures acidulées rajeunissent les codes de Kaori Yuki et l'intérieur est un peu plus mature. L'humour est absent, ce qui alourdit tout de suite l'atmosphère ; l'amour est là mais peu présent (ou pas encore assumé à ce stade de l'histoire). Le tome 1 jette très rapidement les bases de l'univers, l'auteur veut tout de suite pouvoir faire vivre ses personnages, dès la fin du tome 1 avec le petit chaperon rouge. Chaque tome est centré sur une paire de personnages, on ne s'y perd pas trop. Et puis, son trait.... encore plus beau ! (Et fouillé/fouillis mais ça, on a l'habitude.)

En bref

8
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