Critique Manga Ressentiment

Pour tous les fans pur et dur de shônen et de SF, passez votre chemin. Ici on tape dans la tranche de vie pseudo romantique teintée de drame.
Notre anti-héro, Takuro Sakamoto, est clairement représentatif de l'image que l'on peut se faire d'un ancien hikikomori obèse et moche tentant de devenir un homme normal (travail, sorties entre collègues, romance). Mais impossible pour lui d'évoluer correctement avec un physique, tellement difficile, que ce dernier rejète clairement la possibilité d'être aimé d'où son comportement pitoyable auprès de la gent féminine. Pervers et agressif à la limite du harcelement, Takuro n'a plus que comme unique échapatoire, le monde de Noé où peu importe son comportement, il sera toujours accepté par celles qui le détestent dans la vie de tout les jours.
Pour ma part je savais à quoi m'attendre avec une oeuvre de Kengo Hanazawa qui prend toujours plaisir à nous raconter l'histoire d'un loser (I am a hero, Boys on the run). Ici pas de gloire, de joie, de partage. Bienvenue dans la dure réalité d'un monde cruel.
Si on aime les mangas c'est que l'on aime d'une certaine manière la culture japonaise et c'est que donc on accepte le fait que les japonais ne sont pas comme nous, français. Sans ça difficile de comprendre l'oeuvre. J'ai lu une très mauvaise critique du manga sur le site (si je dis "mauvaise" ce n'est pas pour son contenu mais la note, car bien-sûr chacun à le droit d'avoir son opinion), et j'ai l'impression qu'une oeuvre est vite mal jugée parce que l'on a pas compris ce que voulais nous faire ressentir l'auteur. Pour avoir vu des documentaires et être allé au japon, il est clair que la vie sociale n'y est pas simple. Quand on voit ce que l'on peut trouver dans les sex shops et comment la pornographie y est autant développée c'est qu'il y a forcément un problème. Pour moi, il est important de connaître le contexte des jeunes trentenaires japonais, pour clairement apprécier ce manga. Je ne dis pas tout savoir, loin de là, mais il est bon de mettre de côté Shônen et Shôjo le temps d'une lecture et d'accepter la réalité. Qui plus est, l'oeuvre se lit facilement, on ne s'ennuie pas, on rigole de la bétises des protagonistes quand ces derniers interagissent entre monde réel et virtuel (ex : course en cheval virtuelle sur les canapés du salon). Le dessin n'est être pas grandiose mais se veut original loin des visages plats et rectangulaires des standards actuels ce qui fait du bien de temps en temps.
Si vous aimez les héros qui sauvent le monde parce que c'était leur rêve d'enfant, passez votre chemin. "Ressentiments" est une oeuve déprimante, violente, dépeignant la triste réalité d'un trentenaire japonais qui ne s'accepte pas.

ps : 8 et non 10 car le final reste à mon goût baclé.